Nouvelle zone d’étude du dégel pergélisol à l’IPSL : le Yukon au Canada


Des chercheurs du projet international Belmont-ANR PRISMARCTYC, dont les laboratoires GEOPS et LSCE font partie, sont allés dans le Yukon au Canada afin de collecter des données sur les impacts sur le cycle du Carbone du dégel du pergélisol en Arctique.

Le réchauffement climatique est deux à trois fois plus important en Arctique qu’ailleurs sur la planète. Au Nord du Canada, dans le Yukon, comme dans certaines régions en Sibérie, le sol est gelé (pergélisol) et contient une grande quantité de glace (70% en volume) ce qui le rend vulnérable aux variations climatiques.

 

Lac formé par le dégel du pergélisol. Zone de forêt brûlé en mai 2019. © Antoine Séjourné

 

Ce réchauffement rapide conduit déjà au dégel du pergélisol, provoquant un affaissement du sol, et la formation de nombreux lacs par fonte de la glace. Le carbone organique et d’autres éléments inorganiques (50% des stock totaux des sols terrestres), auparavant piégés dans le pergélisol, sont libérés vers les systèmes aquatiques. Les micro-organismes convertissent le carbone organique hautement biodégradable nouvellement disponible en gaz à effet de serre, amplifiant ainsi le réchauffement climatique.

L’équipe composée de chercheurs français, canadiens, américains et japonais ont étudié une zone près de la frontière avec l’Alaska où de nombreux lacs se développent activement par dégel du pergélisol. Le but de la mission a été de collecter des échantillons d’eau, de gaz, de sol et de pergélisol. Notre approche multidisciplinaire comprend la géomorphologie, la télédétection, l’hydrologie-hydrogéologie, la microbiologie et la géochimie.

 

Échantillonnage et filtration d'eau issue du dégel du pergélisol. © Antoine Séjourné

Échantillonnage et filtration d’eau issue du dégel du pergélisol. © Antoine Séjourné

 

Cette région de forêt boréale soumise à de fréquents feux de forêt est peu étudiée comparée à la toundra au nord. Ce nouveau site est comparé aux sites de Sibérie déjà étudiés par des chercheurs russes impliqués dans le projet. La meilleure connaissance et compréhension des modifications du cycle carbone et hydrologique en Arctique est un enjeu fondamental pour prédire les impacts du changement climatique à l’échelle planétaire.

Échantillonnage du pergélisol riche en glace. © Antoine Séjourné

Échantillonnage du pergélisol riche en glace. © Antoine Séjourné

Antoine Séjourné


GEOPS