Les communautés de recherche qui travaillent sur le climat, ses changements dont le réchauffement actuel et ses conséquences recommandent depuis plusieurs décennies de réduire drastiquement les émissions de gaz à effets de serre d’origine anthropique et plus généralement l’empreinte écologique liée aux activités humaines afin d’atteindre les objectifs internationaux. Cela implique la mise en œuvre en 10 à 20 ans de transformations systémiques profondes et rapides, autrement appelées transitions.
Les derniers rapports du GIEC montrent que de telles transitions ne sont possibles que si elles mobilisent toutes les structures de la société. En particulier, du fait de l’existence d’un faisceau de contraintes écologiques et de limites aux avancées scientifiques et techniques prévisibles, les transformations à mettre en œuvre doivent comporter une forte dimension de sobriété (« éviter »), ce qui peut représenter un véritable, mais nécessaire, défi.
La communauté « climat » est, du fait même de l’objet de ses recherches et activités d’enseignement, particulièrement sensible aux enjeux de l’urgence climatique. Il y a pour elle :
- une nécessité : ouvrir une transition de ses pratiques de recherche qui vienne mettre en cohérence ses comportements professionnels avec le message d’urgence climatique qu’elle tient depuis plus de 30 ans ;
- une opportunité : accélérer ainsi la transition à l’échelle de la société en ouvrant de nouveaux canaux d’échanges avec elle, en incitant à l’action collective par l’exemple, et en renforçant la crédibilité de son message d’alerte ;
- un garde-fou : une réflexion bottom-up collective à l’échelle des laboratoires assure que cette transition s’opère au maximum dans le respect de nos pratiques de recherche, de notre bien-être au travail et ne soit pas imposée par des mesures top-down potentiellement inadaptées.
Depuis 2016, des groupes de travail « Climactions » se sont progressivement mis en place dans la plupart des laboratoires de l’IPSL. Chaque groupe avait ses spécificités, mais de grands axes thématiques communs ont pu émerger :
- le développement de méthodologies de calcul de l’empreinte carbone générée par les activités et pratiques professionnelles du personnel ;
- des actions de réduction des déchets (notamment plastiques et alimentaires) ;
- la réduction de l’empreinte environnementale dans plusieurs laboratoires (sur les postes « Missions », « Numérique » et « Achats ») ;
- des actions de sensibilisation, des formations internes, le partage de ressources documentaires...
L’objectif originel de ces groupes était d’amorcer une réflexion à l’échelle du laboratoire pour accompagner le processus de transition dans la durée au plus proche des pratiques. Une première assemblée générale de l’ensemble de l’IPSL, organisée en juillet 2019, a permis de partager les approches :
https://climactions.ipsl.fr/evenements/assemblee-2-juillet-2019/
L’IPSL est ensuite passé à l’étape suivante en recrutant en 2021 une chargée de mission bilan carbone affectée à l’IPSL. Ses principales missions ont été ainsi définies dans sa feuille de route :
- Appui au chiffrage (indicateurs, bilans annuels) et dissémination de l’information obtenue au sein de l’IPSL
- Veille/conseil/accompagnement sur les changements de pratique des personnels
- Animation de la communauté IPSL autour d’évènements majeurs (Semaine Clim'Actions, AG...)
- Dialogue avec les tutelles, les agences de moyens, le collectif Labos1point5
- Appui à la communication avec l’extérieur
L’ensemble des groupes « Climactions » de l’IPSL.
contact
Stéphanie Boniface • Chargée de mission Bilan carbone, Institut Pierre-Simon Laplace