Campagne Amaryllis-Amagas : Retour sur la première semaine à bord
Le leg 2 de la campagne Amaryllis-Amagas a débuté le 12 juin 2023 dernier. Depuis plus d’une semaine, les scientifiques ont débuté leurs travaux de recherche à bord du Marion Dufresne. Retour sur cette première semaine de mission.
• 12 juin, Paramaribo : Après un premier périple en avion pour rejoindre Paramaribo (Suriname), c’est à bord du navire le Marion Dufresne que l’équipe du leg 2 de la mission a embarqué. Long de 120 mètres, le bateau, appartenant à la flotte océanique française (opérée par l’Ifremer), possède un espace laboratoire d’une superficie de 650 m2.
Photo de groupe devant le Marion Dufresne.
Lors d’une campagne, la sécurité à bord est primordiale. Avant commencer leurs travaux, les scientifiques et tout le reste de l’équipe ont été formés aux règles de bases à respecter et ont participé à un exercice d’évacuation en cas d’abandon du navire.
Les co-chefs de mission, Aline Govin (LSCE-IPSL) pour la France et Cristiano Chiessi (USP) pour le Brésil, ont ensuite rappelé les objectifs scientifiques et le déroulé de cette campagne. Pas moins de 4 zones de recherches, 11 stations de prélèvements et des activités de mesures en continu tout le long du parcours attendent les équipes de chercheurs. À l’issue de la campagne, ils espèrent reconstruire l’histoire du climat du bassin amazonien à différentes échelles de temps (jusqu’à 1 million d’années) et évaluer l’importance du flux de poussières minérales en provenance du Sahara ainsi que leur rôle dans la fertilisation de la forêt amazonienne, aussi bien dans le passé qu’actuellement.
• 13 juin : Le départ a eu lieu la veille, aux alentours de 23 h. Cette première journée est une journée que l’on appelle de transit. Elle sert à rejoindre la première station de prélèvement et à mettre en place le matériel nécessaire au carottage. Elle permet aussi à l’équipe scientifique de visiter le bateau, de prendre ses marques, et de se répartir en quart. Les quarts sont des sous-équipes, se relayant de jour comme de nuit, permettant de travailler en continu sur le bateau. Le premier quart prend en charge les créneaux de 00 h-4 h et 12 h-16 h, le deuxième de 4 h-8 h et 16 h-20 h et le dernier de 8 h-12 h et 20 h-00 h.
• 14 juin : Le bateau est arrivé au premier point de prélèvement. Grâce aux deux sondes dont dispose le Marion Dufresne, les scientifiques repèrent et contrôlent la zone où va avoir lieu le carottage. Le matériel étant très coûteux, il n’est pas question de risquer de l’endommager.
Les premiers carottages ont été effectués, à des profondeurs plus ou moins importantes. Les carottes de sédiments que les scientifiques récupèrent sont rapidement traitées. Elles sont découpées en sections puis enfermées dans des boites. Ces opérations sont nécessaires à la bonne conservation des sédiments, permettant par la suite de les étudier pendant des années. Ce jour-là, une carotte de plus de 40 mètres de long a été remontée à bord du navire.
Remontée sur le pont et ouverture du carottier par l’équipage
• 15 juin : Le trajet du Marion Dufresne se poursuit, et le bateau s’est rapproché petit à petit de l’embouchure du fleuve Amazone. Les carottes, déjà traitées à leur sortie de l’eau, sont ensuite emmenées au laboratoire. Là, elles sont prises en photo, en veillant bien à conserver la même luminosité à chaque fois, puis soigneusement décrites par les scientifiques (taille des grains, présences de micro-organismes, etc.). Elles sont ensuite flashées par deux instruments, l’un donnant une première idée de la composition chimique, l’autre de la couleur des sédiments.
Mesures dans le laboratoire par les scientifiques en quart
Pour en savoir plus
L’interview d’Aline Govin
Site internet de la campagne