Campagne Amaryllis-Amagas : La collecte des poussières sahariennes avec Charlotte Skonieczny


En parallèle des prélèvements ponctuels de carottes, deux analyses se font en continu sur cette campagne : l’analyse de l’eau et celle des poussières sahariennes. Retour sur la collecte de ces poussières.

Charlotte Skonieczny sur le mât météo pour le prélèvement de poussières. Crédit : Anaïs Duhayon

Charlotte Skonieczny sur le mât météo pour le prélèvement de poussières. Crédit : Anaïs Duhayon

 

Les poussières sahariennes sont collectées depuis le mât météo située à l’avant du navire. Charlotte Skonieczny, du laboratoire de Géosciences Paris-Saclay (GEOPS-IPSL), accomplit un rituel quotidien pour recueillir ces dernières. Tout commence au laboratoire avec la préparation d’une boîte contenant des gants et des filtres de rechange. Il lui faut ensuite passer par la passerelle afin d’avertir de son ascension sur le mât. L’officier de quart consigne alors le fait qu’elle travaille en hauteur et suspend l’activité d’un radar tout proche pour éviter un trop plein de radiations.

Charlotte s’habille ensuite avec les vêtements de sécurité et s’équipe d’un casque et d’un harnais, puis vérifie dans un petit local que les pompes qui aspirent l’air fonctionnent correctement. Une fois passée par différentes coursives et ponts, elle peut débuter son escalade sur le mât météo à l’aide d’une longue échelle, dans un étroit goulot.

Perchée à 15 mètres de hauteur sur une étroite plate-forme, et sous un vent fort faisant osciller le mât, Charlotte doit s’attacher avant de commencer son opération.

C’est sur cette plate-forme que se trouvent les « pièges ». Ils sont chacun équipés d’un filtre qui récupère les poussières minérales en suspension, transportées par les vents, certaines depuis l’Afrique. Charlotte les étudie pour évaluer leur quantité, leur composition et leur rôle dans la fertilisation de la forêt amazonienne. Ces pièges lui donnent des indications sur ce phénomène à l’actuel, pour les reconstructions du passé elle travaille sur les carottes de sédiment stratégiquement sélectionnées pour que l’on y retrouve ces poussières.

Étudier les apports de poussières passés à partir de carottes marines n’est pas chose aisée, les poussières sahariennes se déposent globalement partout à la surface de l’Océan Atlantique tropical, moyennant les saisons, mais il faut trouver la localisation sous-marine où elles se seront déposées sans être diluées par d’autres apports minéraux massifs (apports des fleuves, particules transportées par les courants marins…). Ces contextes sédimentaires privilégiés sont rares !

Deux localisations stratégiques ont donc été choisies dans le cadre de la mission Amaryllis : S12 et S16, en toute fin de campagne.

L’avenir nous dira si nos choix ont payé !

 

Pour en savoir plus

Site internet de la campagne

L’interview de Charlotte Skonieczny

Patrick Chompré


Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE - IPSL) & Laboratoire GEOPS-IPSL