One ocean summit : Tous pour un !


Le One ocean summit, événement à l’initiative du Président de la République française, aura lieu du 9 au 11 février 2022 à Brest. Cet événement, soutenu par les Nations Unies, s’inscrit dans le cadre de la Présidence française du Conseil de l’Union Européenne. Ateliers et forums se tiendront dans l’objectif de rassembler la communauté internationale et d’insister sur l’urgence d’agir face aux pressions subies par l’océan.

L’océan a une place centrale dans le climat de la Terre, et les changements qu’il connaît, liés au dérèglement du climat, ont et auront des répercussions sur de nombreux volets de nos sociétés. L’augmentation du niveau de la mer met en avant la situation des zones inondables et pose également le souci d’érosion des côtes. D’autres risques portent sur la biodiversité, notamment l’augmentation de la température et l’absorption de CO2 qui nuit aux récifs coralliens et aux espèces ayant besoin de calcaire pour former leurs coquilles. Mais l’exploitation accrue des ressources marines, la surpêche, est aussi au centre des réflexions sur notre rapport à l’océan. Le One Ocean Summit est l’occasion de sensibiliser les décideurs sur le rôle essentiel que joue l’océan à la fois pour le climat et pour la biodiversité en invitant ceux qui l’étudient au jour le jour, bien déterminés à faire passer des messages forts pour inciter à le protéger.

« L’océan absorbe 90% du surplus de chaleur de la Terre généré par l’accroissement des gaz à effet de serre dû aux activités humaines » indique Sabrina Speich, océanographe au Laboratoire de Météorologie Dynamique (LMD-IPSL) à l’Ecole Normale Supérieure.L’océan et la biodiversité marine subissent ces changements et impactent à leur tour le climat et les sociétés humaines. L’augmentation de la température, en plus de vagues de chaleur que peut connaître nos océans, a un effet sur la pêche par exemple. « Les poissons suivent les températures auxquelles ils sont habitués, ils migrent et se déplacent en moyenne, année après année, vers des régions plus froides, impactant alors les habitudes de pêche » illustre-t-elle.

Un océan en mouvement

L’océan est donc perturbé par les changements climatiques et perturbe à son tour l’évolution du climat. Certains points sont encore encerclés d’incertitudes conséquentes. L’avenir des calottes glaciaires, dont la fonte pourrait se révéler plus rapide que les prévisions actuelles, ou les changements de l’océan profond en sont deux exemples. La question du transport de chaleur est aussi un point central, pour la circulation des courants océaniques mais aussi de l’atmosphère. « Le climat n’est pas un ensemble d’éléments séparés les uns des autres, c’est une entité nécessitant une approche plus holistique » explique Sabrina Speich, en insistant sur le besoin de mieux comprendre les interactions entre la surface de l’océan et l’atmosphère. Ces deux éléments sont partie intégrante de notre climat et sont interconnectés, en transmettant de la chaleur et de la vapeur d’eau à l’atmosphère, l’océan influe sur sa circulation.

Aux échelles régionales, notamment les phénomènes près des côtes, la question des impacts devient encore plus présente : c’est principalement dans ces régions que les effets du changement climatique (montée du niveau de la mer, érosion côtière, augmentation de la température de l’eau…) se conjuguent et résonnent avec d’autres fortes pressions anthropiques sur l’océan (pollution accidentelles, polluants transportés à la mer par les rivières, extraction de ressources minérales, pêche, tourisme et transport maritime). Ainsi, experts scientifiques de différentes disciplines et décideurs doivent coopérer pour mettre rapidement en œuvre des solutions. Ces échanges entre les différents acteurs sont un enjeu central de la décennie, pour l’océan, mais d’une manière générale pour l’adaptation aux risques climatiques.

« Il y a besoin des sciences, mais surtout besoin d’une coopération internationale et d’accès à la connaissance, afin que ces informations puissent être partagées avec les décideurs et les aider à se préparer aux changements à venir tout en convergeant vers un futur durable » insiste Sabrina Speich. Les acteurs locaux manquent d’information pour s’organiser, notamment sur le long terme. Construire des digues pour agir face à la montée du niveau de la mer peut sembler être une action utile, mais elles peuvent aussi être détruites rapidement ou même accélérer l’érosion des côtes, ayant alors un effet plutôt néfaste. Le manque d’information ou d’organisation entre les différents acteurs peut alors causer de gros dommages structurels, révèle la chercheure en mettant l’accent sur le « besoin de prendre du recul et de regarder les choses sur le long terme. »

 

Pour en savoir plus

 

Suivre le One Ocean Summit et découvrir le programme

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Sabrina Speich


LMD-IPSL