Campagne OBS-Austral • Journal de bord, 25-31 janvier 2024


En ce début de semaine du 26 janvier 2024, les oiseaux sont de retour autour du bateau à nous offrir chaque jour leurs plus beaux planés et vols. En effet, le Marion Dufresne fait désormais route en direction des îles Kerguelen, pour une escale prévue le 31 janvier.

Le retour de la faune marine n’est pas le seul indicateur de notre approche de l’archipel. En plus des opérations de chaluts qui ramènent à bord une plus grande biomasse de poissons et zooplanctons, la bathymétrie est également un bon indicateur. Cette donnée est acquise en continu grâce à un instrument fixé à la coque du navire et sondant en continu la colonne d’eau et le fond marin, le sondeur multifaisceaux. Ce dernier nous retranscrit ses analyses depuis la salle du « PC Sciences ».

La bathymétrie est passée de plus de 3000 mètres à seulement 550 mètres de profondeur : nous sommes dorénavant au-dessus du Plateau des Kerguelen. Cette région est une véritable oasis au milieu d’un « désert » océanique austral. Par ses apports continentaux et issus du plateau en fer, l’archipel des Kerguelen et son plateau favorisent le développement d’efflorescences phytoplanctoniques et, par effet « boule de neige », le maintien d’une grande biodiversité dans cette région.

 

Enregistrements du sondeur multifaisceaux. © Valentin Deteix

 

Qui dit arrivée imminente à Kerguelen dit derniers préparatifs avant le lancement du projet MARGO. L’ensemble de l’équipe du projet se réunit une dernière fois pour discuter des derniers préparatifs et du calendrier prévisionnel des opérations à effectuer. La logistique n’est pas évidente, car une partie de l’équipe embarquera à bord de La Curieuse, le bateau scientifique de la base de Port-aux-Français à Kerguelen.

En effet, comme le projet MARGO s’intéresse au continuum glacier-océan, La Curieuse, avec ses 25 mètres de long, pourra accéder et permettre le prélèvement à certains estuaires et fjords, là où le Marion Dufresne ne pourra pas accéder. En attendant, l’équipe profite des derniers jours de repos avant deux semaines d’opérations et de travaux en laboratoire.

 

Réunion de l’équipe MARGO au PC Science. © Valentin Deteix

 

Réunion de l’équipe MARGO au PC Science. © Valentin Deteix

 

Le 31 janvier, Le Marion Dufresne s’est mouillé dans le Golfe du Morbihan en face de Port-aux-Français. Malgré une météo parfois capricieuse avec du vent autour de 25 à 30 nœuds (45 à 55 km/h), le débarquement pourra se faire mais avec le « workboat » du Marion. En effet, l’Aventure II, le chaland de la station qui permet de débarquer et d’embarquer les scientifiques, est resté bloqué de l’autre côté du golfe à cause de la mauvaise météo de la veille. Il reprend les opérations qu’il avait prévu mais ne sera de retour que lorsque nous rembarquerons en fin de journée.

 

Manchots en bord de mer avec le Marion Dufresne en arrière-plan. © Héloïse Caraty

 

Après avoir suivi les protocoles de biosécurité (nettoyage des chaussures et vêtements afin d’éviter tout nouvel apport exogène de graines, insectes etc. sur l’île), tous les scientifiques et une partie de l’équipage à bord profitent d’une journée sur ces terres pour faire une petite randonnée guidée, déjeuner et visiter la base de Port-aux-Français. Au final, la journée est passée si vite, mais tout le monde a pu en profiter…

 

Éléphant de mer nous saluant un petit « au revoir ». © Sandrine Caquineau

 

Article écrit par Valentin Deteix.

Valentin Deteix


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