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Atelier national sur les nuages polaires
24/06/2025 09:00
Alors que la recherche sur les nuages polaires connaît un dynamisme croissant dans nos laboratoires, avec des élans impulsés par différents projets sur les deux pôles, nous organisons un atelier pour aider à faire vivre et rassembler la communauté nationale travaillant sur cette thématique.
SIRTA / ICEO : Journée Scientifique 2025
24/06/2025 09:00
Le SIRTA, Observatoire de Recherche Atmosphérique de l’Institut Pierre Simon Laplace, organise cette année sa 24e Journée Scientifique.
Evénement de clôture projet FAIR-EASE
12/06/2025 09:00
Événement de clôture du projet européen FAIR-EASE.
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Retrouvez tous les séminaires.
Laser-based mass spectrometry in the planetary sciences: convergence of emerging priorities and enabling technologies
17/06/2025 11:30
Séminaire du LATMOS.
Big Data Assimilation Revolutionizing Numerical Weather Prediction Using Fugaku
13/06/2025 14:00
Séminaire du LMD.
Simulated climatologies of Northern Hemisphere blocking and storm tracks in AGCMs
12/06/2025 14:30
Séminaire du LMD à l’ENS.
Retrouvez toutes les soutenances de thèses et de HDR.
Impact du transport à longue distance des panaches de feux de biomasse sur la pollution régionale observé par satellite (IASI)
01/04/2025 10:00
Les incendies de forêt sont responsables d’importantes émissions de gaz à effet de serre, de polluants gazeux et d’aérosols, qui contribuent au forçage radiatif et à la pollution atmosphérique. Bien que des politiques volontaristes de suppression des incendies aient réduit leur occurrence dans l’hémisphère nord (HN), le nombre d’incendies extrêmes a augmenté ces dernières années. Outre les effets régionaux sur la qualité de l’air, les grands panaches de fumée émis par les incendies de forêt les plus graves peuvent être transportés sur de longues distances, impactant ainsi la qualité de l’air à l’échelle continentale ou intercontinentale. Les biomes de l’HN sont particulièrement sensibles aux conditions hydrométéorologiques et donc aux effets du changement climatique sur les superficies brûlées. Les incendies les plus intenses des deux dernières décennies sont observés en Amérique du Nord et dans les régions boréales d’Asie.
Dans cette thèse, j’étudie l’impact des feux sur la composition atmosphérique dans l’hémisphère nord et son évolution au cours des dernières décennies grâce aux observations satellitaires.
L’analyse entre juin et octobre pour la période 2008-2023 des données fournies par les instruments IASI et MODIS montre que les incendies de grande intensité influencent fortement les niveaux de monoxyde de carbone (CO) et d’aérosols (AOD) dans l’HN. Ainsi, les colonnes totales de CO observées par IASI entre juin et octobre se sont révélées fortement corrélées aux surfaces brûlées. Une méthode de détection des panaches extrêmes observés par IASI a été développée, révélant une corrélation significative entre le nombre total de jours avec un panache de CO détecté en juin-octobre et la surface brûlée totale aux latitudes supérieures à 30°N, à l’exclusion de l’ouest des régions d’Asie centrale et boréale (r=0.83). Dans les régions boréales d’Asie de l’Est et dans les régions boréales et tempérées d’Amérique du Nord. j’observe une augmentation de +16% à +37% des superficies brûlées entre juin et octobre lors des années récentes (2017-2023) par rapport à 2008-2023, accompagnée d’une hausse des niveaux moyens et extrêmes de CO et d’AOD. En Amérique du Nord, le nombre de jours avec des panaches de CO a augmenté de +51% à +65%, et ceux avec des panaches CO-aérosols de +73% à +100%. En Europe, bien que les surfaces brûlées aient diminué de 28%, le transport à longue distance des panaches a conduit à une hausse des extrêmes de CO et d’AOD. L’Atlantique, sur la trajectoire des panaches, est également affecté. J’observe ainsi une augmentation du nombre de jours avec un panache de CO de +82% au-dessus de l’Atlantique et +64% au-dessus de l’Europe. Je montre que l’augmentation de l’étendue des panaches, provoquée par une fréquence et une étendue géographique par panache plus importantes, contrôle très majoritairement l’augmentation observée des valeurs moyennes de CO et de PAN.
J’ai développé un algorithme basé sur les observations IASI de CO et de PAN pour déterminer les trajectoires des panaches et estimer leur origine la plus probable. Il en ressort que 51% des panaches extrêmes observés entre juin et octobre sur la période 2008-2023 proviennent des régions boréales d’Asie de l’Est et d’Amérique du Nord, avec une hausse de +28% à +47% du nombre de trajectoires issues de ces régions entre 2017 et 2023. L’Europe est principalement affectée par des panaches venant d’Amérique du Nord (45%), d’Afrique du Nord (28%) et du Moyen-Orient (21%), avec une augmentation de +40% à +61% des panaches provenant d’Amérique du Nord.
Enfin, je montre que l’utilisation conjointe des méthodes de détection de panaches, des observations CALIOP de la distribution verticale des aérosols et des observations IASI de multiples composés chimiques permet de caractériser les altitudes d’injection des panaches et d’étudier la chimie des panaches au cours du transport en fonction de leur altitude.
Étude des effets radiatifs des traînées de condensation et des cirrus fins, avec un regard particulier sur les effets 3D
31/03/2025 14:00
Le secteur de l’aviation, en pleine expansion, représente une part non négligeable des perturbations des activités humaines sur le climat, via des effets directement liés aux émissions de CO2 d’une part, et à d’autres effets d’autre part. Le forçage radiatif associé aux émissions de CO2 de l’aviation est relativement bien quantifié, tandis que celui des effets non-CO2 tels que la formation de traînées de condensation, ne l’est pas, alors qu’ils pourraient représenter les deux tiers du forçage radiatif effectif du secteur. Les incertitudes associées à l’estimation du forçage radiatif des nuages induits par l’aviation sont en partie liées au schéma de transfert radiatif utilisé pour calculer le forçage. Une part de cette erreur est due au fait que la très grande majorité d’entre eux négligent les effets radiatifs des bords des nuages, appelés effets 3D du rayonnement.
Nous utilisons dans cette thèse un code de transfert radiatif, htrdr, capable de représenter les aspects tridimensionnels de la structure des nuages et de la propagation du rayonnement, pour étudier les effets 3D du rayonnement dans les traînées de condensation, et leurs spécificités par rapport aux effets purement 1D. Pour cela, nous utilisons une configuration de nuage idéalisée dont on fait varier les propriétés macroscopiques telles que l’épaisseur optique et les dimensions géométriques, sur une gamme de valeurs englobant les traînées de condensation et les cirrus induits.
Du fait de leur faible épaisseur optique, la balance entre les effets radiatifs de ces nuages dans les domaines spectraux solaire et terrestre est très fine. L’effet dans le domaine terrestre est toujours positif (réchauffant), il évolue de manière non-linéaire avec l’épaisseur optique, avec un accroissement qui diminue après quelques unités d’épaisseur optique. Les effets 3D du rayonnement dans le domaine terrestre sont également positifs, augmentent avec l’épaisseur optique et le rapport d’aspect du nuage en suivant une relation que nous avons déterminé de manière empirique. L’effet radiatif du nuage
dans le domaine solaire est de signe opposé (refroidissant), et augmente linéairement jusqu’à une épaisseur optique d’au moins 4. Il dépend en plus de la position du soleil : il atteint un maximum à un angle zénithal d’environ 70-80 ◦ pour les nuages fins et au zénith pour les nuages optiquement plus épais, avant de décroître vers 0 quand le soleil se couche. Les effets 3D dans le domaine solaire sont positifs au zénith, et peuvent changer de signe à des angles zénithaux plus élevés en fonction de l’orientation du soleil par rapport au nuage. Lorsque la traînée de condensation est parallèle au rayonnement solaire incident, les effets 3D diminuent avec l’angle zénithal. Quand la traînée est perpendiculaire au soleil, les effets 3D changent de signe et leur effet refroidissant est maximal à des angles zénithaux autour de 80 ◦ , des angles souvent rencontrés aux moyennes et hautes latitudes. Pour les nuages optiquement fins, l’effet radiatif net du nuage au zénith est positif, et peut changer de signe aux valeurs élevées d’angle zénithal. Pour des nuages plus épais, l’effet radiatif net peut
être négatif au zénith.
Du fait de cette dépendance à la position du soleil, nous avons calculé l’effet radiatif sur des échelles temporelles plus longues, en moyenne sur des journées ou le long de trajectoires de vol. La nuit, seul le rayonnement thermique compte : les nuages sont réchauffants. Le rayonnement solaire, la journée, atténue en partie l’effet du rayonnement terrestre. Nous montrons que, après intégration pour des journées et des trajectoires de vol typiques, la différence entre effets 3D et 1D restent non négligeables, et peuvent atteindre plusieurs dizaines de pourcents. Les études réalisées dans des conditions idéalisées fournissent une grille de lecture qui permet l’analyse de l’évolution de l’effet radiatif et des effets 3D à des échelles spatiales et temporelles plus larges. Cependant, en raison des nombreuses dépendances de ces effets, il est difficile de prédire des résultats globaux, et des calculs plus complets sont nécessaires dans cette perspective.
A statistical approach to determine the intensity and dynamics of extreme cold events in Europe
02/04/2025 13:30
A statistical approach to determine the intensity and dynamics of extreme cold events in Europe
Anthropogenic climate change increases the frequency and intensity of extreme weather events, such as heatwaves, floods, and droughts. Conversely, cold spells are expected to decrease in intensity and frequency with atmospheric warming. However, the recent focus on the increasing intensity and frequency of heatwaves has led to few studies specifically addressing cold spells in the context of climate change. Warming is not linear, it alters atmospheric and oceanic dynamics and affects different regions of the world differently. Thus, Europe has experienced few extreme cold events in recent decades, unlike the United States. Both regions, located in the mid-latitudes, are characterized by changing weather influenced by the jet stream, a dominant high-altitude wind current, and by the sometimes opposing influences of the Arctic and the tropics.
Despite the warming, the Arctic retains much colder temperatures than Europe. It is therefore crucial not to underestimate, on the one hand, the capacity for advection of this cold air to Europe, and on the other hand, how climate change can affect the mechanisms of cold spells, and finally, the extent of natural variability. Underestimating extreme cold events could lead to maladaptation or even increased vulnerability despite climate warming. However, extreme events are, by definition, rare. Their low occurrence in observations and model simulations makes them difficult to study. Methods specifically dedicated to rare events have therefore been developed to overcome this undersampling and facilitate their study. They allow for the direct simulation of rare events at a reduced computational cost. In this thesis, we use a stochastic weather generator based on atmospheric circulation analogues to simulate extremely cold winters and extreme cold spells in Europe. These simulations are performed over different periods and for different levels of warming, allowing us to study the evolution of extreme cold events in Europe in terms of intensity and dynamics in the context of climate change.
Our results show that extreme cold events are indeed likely to disappear at high levels of warming. However, it is still possible that intense events will occur in the near future, and it is essential to prepare for this eventuality. Regarding the dynamics of these events, we demonstrate that they are generally well reproduced in acrshort{cmip6} models, although performance differences are observed between models. The atmospheric pattern typically associated with extreme cold spells in observations appears not to be affected by climate change and is even found at high levels of warming. We also use the stochastic weather generator to evaluate the effect of this atmospheric pattern on temperatures. We show that it is a necessary and sufficient condition for the occurrence of cold spells in Europe, even in a warmer world. Overall, this thesis employs a rare event algorithm that bridges physics and statistics to explore extreme cold scenarios in the context of climate change.
Une approche statistique pour l’étude de l’intensité et de la dynamique des vagues de froid extrêmes en Europe
Le réchauffement climatique dû aux activités humaines augmente la fréquence et l’intensité des événements climatiques extrêmes comme les vagues de chaleur, les inondations ou les sécheresses. Il est attendu à l’inverse qu’il réduise celles des vagues de froid. Cependant, la focalisation récentes sur les vagues de chaleur fait que peu d’études se sont spécifiquement intéressées aux vagues de froid dans un contexte de changement climatique. Le réchauffement n’est pas linéaire, modifie les dynamiques atmosphériques et océaniques, et affecte différemment les différentes régions du monde. Ainsi, l’Europe a connu peu d’événements extrêmes de froid au cours des dernières décennies, au contraire des États-Unis. Ces deux régions, situées dans les latitudes moyennes, sont caractérisées par une météorologie changeante influencée par le courant-jet, un courant de vent dominant en haute altitude, ainsi que par les influences parfois contraires de l’Arctique et des tropiques.
Malgré le réchauffement, l’Arctique conserve des températures bien plus froides que celles de l’Europe. Il est donc crucial de ne pas sous-estimer, d’une part, la capacité d’advection de cet air froid vers l’Europe, d’autre part, la manière dont le changement climatique peut affecter les mécanismes des vagues de froid, et enfin, l’ampleur de la variabilité naturelle. Une sous-estimation des événements extrêmes de froid pourrait conduire à une maladaptation, voire à une vulnérabilité accrue malgré le réchauffement climatique. Cependant, les événements extrêmes sont, par définition, rares. Leur faible occurrence dans les observations et les simulations de modèles les rend difficiles à étudier. Des méthodes spécifiquement dédiées aux événements rares ont donc été développées pour pallier ce sous-échantillonnage et faciliter leur étude. Elles permettent la simulation directe d’événements rares à un coût de calcul réduit.
Dans cette thèse nous utilisons un générateur de temps stochastique basé sur des analogues de circulation atmosphérique pour simuler des hivers extrêmement froids et des vagues de froid extrême en Europe. Ces simulations sont réalisées sur différentes périodes et pour différents niveaux de réchauffement, nous permettant ainsi d’étudier l’évolution des événements extrêmes de froid en Europe en termes d’intensité et de dynamique dans un contexte du changement climatique. Nos résultats montrent que les événements de froid extrême sont effectivement voués à disparaître pour des niveaux élevés de réchauffement. Cependant, il est toujours possible que des événements intenses surviennent dans un futur proche, et il est essentiel de se préparer à cette éventualité. Concernant la dynamique de ces événements, nous démontrons qu’elle est généralement bien reproduite dans les modèles acrshort{cmip6}, bien qu’on observe des différences de performance entre les modèles. Les configurations atmosphériques typiquement associées aux vagues de froid dans les observations ne semblent pas être affectées par le changement climatique et se retrouvent même pour des niveaux élevés de réchauffement. Nous utilisons également le générateur de temps stochastique pour évaluer l’effet de ces configurations atmosphériques sur les températures. Nous montrons qu’elles sont une condition nécessaire et suffisante à l’occurrence de vagues de froid en Europe, même dans un monde plus chaud. Dans l’ensemble, cette thèse utilise un algorithme d’événements rares qui fait le lien entre la physique et les statistiques pour explorer des scénarios de froid extrêmes dans un contexte de changement climatique.