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Séminaire

Développement de méthodes de traçage sédimentaire pour quantifier l’impact des mines de nickel sur l’hyper-sédimentation des rivières de Nouvelle-Calédonie

Virginie Sellier

La Nouvelle-Calédonie, île située au Sud-Ouest de l’Océan Pacifique et actuel 6e producteur mondial de nickel, est confrontée à une pollution sédimentaire sans précédent de ses cours d’eau.

       

Date de début 28/09/2021 11:00
Date de fin 28/09/2021
Lieu ENS, salle Froidevaux

Description

En effet, l’exploitation minière débutée dès les années 1880 a fortement amplifié les processus d’érosion des sols et de transport sédimentaire. Une hyper-sédimentation des hydro-systèmes calédoniens a notamment été constatée suite au déploiement de l’activité minière sur l’archipel.

Bien que ce phénomène constitue un facteur aggravant les problèmes d’inondation caractéristiques de ces régions tropicales, les contributions sédimentaires générées par l’exploitation minière restent encore inconnues à ce jour et sont pourtant importantes pour guider la mise en œuvre de mesures visant à réduire ces apports sédimentaires.

À cette fin, une étude de traçage sédimentaire qualifiée de fingerprinting a été menée sur un bassin « pilote » : le bassin versant de Thio (397 km²), considéré comme le « berceau » de l’activité minière en Nouvelle-Calédonie. Différents marqueurs tels que les radionucléides, la géochimie élémentaire ou la « couleur » ont été testés pour quantifier les contributions des « sources minières » aux apports sédimentaires générés par deux crues cycloniques récentes (dépression tropicale en 2015, cyclone Cook en 2017).

Une carotte sédimentaire a également été prélevée dans la plaine inondable de la rivière Thio afin de reconstruire l’évolution temporelle des contributions des sources minières. Les résultats de cette étude montrent que les contributions des sources minières dominent, avec une contribution moyenne comprise entre 65-68% pour la crue de 2015 et entre 83-88% pour celle de 2017.

L’impact de la variabilité spatiale des précipitations a notamment été mis en évidence pour expliquer les variations des contributions de ces sources. Les variations temporelles des contributions des sources minières déduites de l’analyse de la carotte sédimentaire ont, quant à elles, pu être associées aux différentes périodes historiques de l’exploitation minière sur le bassin versant de Thio (pré-mécanisation, mécanisation, post-mécanisation de l’activité minière). Les contributions des sources minières restent, là encore, dominantes avec une contribution moyenne le long du profil sédimentaire de 74%.

Informations supplémentaires

Le séminaire se tiendra à l’ENS, en salle Froidevaux – E314, 24 rue Lhomond.

Les prochains séminaires et soutenances du LGENS, du LMD-ENS, du CERES et du département de Géosciences sont affichés sur le site du département : http://www.geosciences.ens.fr/recherche/seminaires/