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Séminaire

Doutes, dénis, futurologies : quelques stratégies des acteurs du fossile face au changement climatique

Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz

Nouvelle séance du séminaire « Changement Climatique : Sciences, Sociétés, Politique » co-organisé par le Centre Alexandre-Koyré (EHESS-CNRS) et l’ENS (CERES). Un vendredi sur deux de 14 h à 17h, du 17 septembre 2021 au 21 janvier 2022 à l’École Normale Supérieure.

       

Date de début 12/11/2021 14:00
Date de fin 12/11/2021
Organisateur Centre Alexandre-Koyré
Lieu ENS, salle Dussane, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris

Description

Christophe Bonneuil, CRH
Acteurs politiques et acteurs industriels (Elf et Total) face au réchauffement climatique en France, 1968-1997

La découverte il y a deux ans d’un article alertant sur le réchauffement climatique dans la revue de Total en 1971 m’a conduit à une enquête sur ce que Elf et Total, champions pétroliers de la 5e République ont pu savoir du changement climatique d’origine anthropique depuis 1968.

Cette enquête conduit à mieux comprendre, sans anachronisme ni  amnésie, ce qu’était l’enjeu climatique comme signal faible (avant de devenir un problème public majeur au plan mondial), notamment dans la période 1968-73 au moment de la création du ministère de l’environnement (1971) et de la participation française au sommet de Stockholm (1972).

Elle permet aussi d’éclairer, grâce notamment aux sources d’archives de ces entreprises, les connaissances, discours et stratégies des entreprises pétrolières face à la mise à l’agenda international de politiques climatiques entre 1985 et 1997 (Convention Climat, 1992 ; projet européens d’écotaxe depuis 1989, Protocole de Kyoto).

Jean-Baptiste Fressoz, CRH
La « transition énergétique » : de l’utopie atomique au déni climatique, USA, 1945-1980

Le climato-scepticisme et les stratégies de production d’ignorance des compagnies pétrolières ont déjà fait l’objet d’importants travaux. Cet article contribue à cette question mais en décalant le regard. Il s’intéresse moins au climatoscepticisme qu’à une forme plus subtile, plus acceptable et donc beaucoup plus générale de déni du problème climatique : la futurologie de « la transition énergétique », au sein de laquelle l’histoire, un certain type d’histoire de l’énergie, a joué un rôle fondamental. La force de conviction de la transition tient de son caractère ambigu, ambidextre, à cheval entre histoire et prospective, dans cette manière de projeter un passé imaginaire pour annoncer un futur qui pourrait l’être tout autant.

Informations supplémentaires

Cette séance aura lieu le vendredi 12 novembre, de 14 h à 17 h, en salle Dussane (ENS, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris).