Vénus : trois missions pour la « jumelle » de la Terre
Depuis la mission Magellan en 1989, seules deux missions ont mis le cap vers Vénus, alors qu’on ne compte plus le nombre de sondes qui sont allées visiter Mars. Il faut dire que notre voisine n’est pas très accueillante : on y trouve une épaisse couche nuageuse soufrée et une température de surface de 470°C ! Pourtant, par sa taille et sa masse, elle est très similaire à la Terre, ce qui vaut parfois aux deux planètes d’être appelées jumelles. Alors pourquoi ont-elles évolué de façons si différentes ? Trois missions spatiales viennent d’être sélectionnées par l’ESA et la NASA pour tenter d’en savoir plus.
La mission Veritas (Venus Emissivity, Radio Science, InSAR, Topography, and Spectroscopy) de la NASA sera la première à rejoindre notre mystérieuse voisine et orbitera autour d’elle pendant deux ans et demi. Grâce à son radar, elle dressera une carte de l’ensemble de la surface avec une résolution de 30 mètres, qui sera abaissée à 15 mètres pour un quart de la planète.
La mission de la NASA, Davinci (Deep Atmosphere Venus Investigation of Noble gases, Chemistry, and Imaging), sera la suivante à décoller. Elle lâchera une sonde qui descendra à travers l’atmosphère jusqu’au sol. La descente durera environ une heure. Les objectifs : obtenir des données in situ sur l’atmosphère (structure verticale, composition, analyse chimique et isotopique) et imager, à plusieurs échelles, l’une des tesseræ.
EnVision, la sonde de l’ESA avec une forte participation de la NASA, sera la dernière à décoller, au début des années 2030. Elle passera quatre ans en orbite polaire autour de Vénus. Ses objectifs sont similaires à ceux de pour l’étude de la surface, ce qui permettra d’observer l’évolution des régions les plus actives de la planète entre les deux missions. Leurs stratégies d’observation diffèrent toutefois puisqu’EnVision va cartographier 30 % de la planète avec une résolution de 30 mètres, abaissée à 10 mètres pour les zones qui semblent les plus actives géologiquement.
Pour en savoir plus
Contacts
Thomas Widemann, Laboratoire d’études spatiales et d’instrumentation en astrophysique (LESIA-Observatoire de Paris) •
Source : CNRS-INSU.