Non, un épisode de froid ne contredit pas le réchauffement climatique
Ces dernières semaines, il a fait très froid en Europe et aux USA. Certaines régions ont connu des chutes de neige plus importantes que les années précédentes. Comme lors de chaque épisode exceptionnel, les scientifiques du climat sont interrogés sur les liens entre les températures mesurées (qu’elles soient froides ou chaudes) et l’accumulation des gaz à effet de serre liés aux activités humaines.
Pour distinguer ce qui relève des fluctuations météorologiques « normales » des variations climatiques à plus long terme, disposer d’observations de températures précises est essentiel. Celles-ci sont fournies par les stations locales, inégalement réparties à la surface de la terre, et par le réseau de satellites qui complète les mesures in situ en apportant des informations à l’échelle globale.
L’équipe IASI au LATMOS surveille et analyse les températures de la surface terrestre et partout dans le monde grâce aux millions de mesures de radiance atmosphérique infrarouge fournies quotidiennement par les deux instruments embarqués à bord des satellite Metop.
L’analyse des anomalies de températures au sol mesurées depuis 16 ans permet de montrer que, durant l’année 2023, les températures à l’échelle du globe ont été exceptionnellement élevées, tant sur terre que sur mer. Ceci corrobore les observations de Copernicus et de la NASA, qui ont indiqué que l’année 2023 a été la plus chaude depuis la mise en place des systèmes d’observations météorologiques.
Les raisons de cette augmentation sont multiples. Le soleil est dans un pic d’activité et un événement El Niño important est en train de se développer dans le Pacifique. Ces phénomènes naturels sont combinés avec l’accumulation continue des gaz a effet de serre et la baisse de la pollution à différents endroits (les particules faisant un effet d’écran à la radiation solaire).
De plus, pas d’éruptions volcanique notable pour contrecarrer ponctuellement cette augmentation de température, voir même un impact additionnel lié à l’éruption du Honga Tonga en janvier 2022, bien que ceci soit encore sujet à discussion pour savoir qui de l’excès d’acide sulfurique (impact négatif) ou de vapeur d’eau (impact positif) dans la stratosphère a dominé.
Les augmentations de température présentent aussi des disparités géographiques importantes, qui restent encore à analyser et à comprendre.