Le nouveau site « US Carbon Monitor » compare les émissions de CO2 des 50 États des États-Unis


Après le lancement réussi, l’année dernière, d’un site web de surveillance mondiale des émissions de gaz à effet de serre, Carbon Monitor, une équipe internationale dirigée par l’Université de Californie à Irvine, à laquelle des chercheurs de l’IPSL se sont associés, dévoile cette semaine un nouveau site focalisé sur les États-Unis. Cet outil permet de suivre comment la pandémie de la COVID-19 influence les émissions à la baisse puis à la hausse.

Des estimations des émissions au niveau des États, en temps quasi réel, sont désormais disponibles sur le site U.S. Carbon Monitor, à l’intention de la communauté universitaire, des décideurs politiques, des médias d’information et du grand public. Parallèlement au lancement du site public, l’équipe a également publié aujourd’hui un document explicatif sur le serveur de preprint.

Capture d’écran d’une page du site Carbon Monitor. D. R.

 

Les chercheurs du département des sciences du système terrestre et du département de génie civil et environnemental de l’UCI ont travaillé en étroite collaboration sur ce projet avec des scientifiques de l’Institut Pierre-Simon Laplace, de l’université Tsinghua de Chine, de l’université Columbia de New York et de l’Académie chinoise des sciences.

« Les données fournies sur le site U.S. Carbon Monitor nous permettront de surveiller la reprise de la pandémie et l’impact des efforts déployés par les États pour réduire les émissions de carbone provenant des combustibles fossiles », explique Olivier Boucher, chercheur à l’IPSL et l’un des co-auteurs de l’article soumis. « Le site Carbon Monitor a enregistré une moyenne d’environ 500 visites par jour et je pense que ce site basé aux États-Unis sera autant visité, voire plus. »

U.S. Carbon Monitor est basé sur des données d’activité socio-économiques provenant de différentes sources, notamment les données de vol de FlightRadar24 et la consommation d’électricité de l’U.S. Energy Information Administration. Les informations sur le transport routier proviennent de TomTom, de l’Agence Internationale de l’Energie et du Bureau américain des statistiques sur les transports, alors que Wood Mackenzie fournit des données sur l’industrie.

Les chercheurs calculent les émissions quotidiennes de CO2 au niveau de chaque État à l’aide d’ensembles de données sur la production horaire d’électricité, la consommation quotidienne de gaz naturel, la distance parcourue par les véhicules routiers, les vols quotidiens d’avions de passagers dans le monde et la distance parcourue, ainsi que la consommation et les ventes mensuelles d’essence, de diesel, de kérosène et de gaz naturel utilisés pour le transport.

L’équipe a aussi comparé les différences entre les émissions des différents États et évalué les principaux facteurs sous-jacents à l’aide de données supplémentaires sur la température quotidienne, le produit intérieur brut, les taux d’incidence du COVID-19 et le degré des mesures de santé publique.

Philippe Ciais et Olivier Boucher


Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement (LSCE-IPSL, CNRS/CEA/UVSQ) et IPSL