La campagne MAGIC2022 part à Reims
La campagne MAGIC2022 se déroulera en France, à et aux alentours de la ville de Reims (région Grand Est), du 10 au 21 octobre 2022. L’objectif principal de la campagne est, d’une part, d’étudier les émissions anthropiques de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane (CH4) de cette ville européenne de taille moyenne ainsi que celles des méthaniseurs et des sites industriels voisins, et d’autre part d’évaluer les capacités des missions spatiales à mesurer ces émissions. Le CO2 et le CH4 sont les deux principaux gaz à effet de serre émis par les activités humaines.
L’initiative MAGIC (Monitoring of Atmospheric composition and Greenhouse gases through multi-Instruments Campaigns – Mesure de la composition Atmosphérique et des Gaz à effet de serre à l’aide d’instruments déployés dans des Campagnes de terrain), soutenue par le CNRS et le CNES, a été lancée en 2017 sous la direction de Cyril Crevoisier, Directeur de Recherche au CNRS au LMD-IPSL, et de Caroline Bès, Ingénieure au CNES. Son objectif : étudier les émissions des gaz à effet de serre anthropiques, au premier rang desquels le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane (CH4), dans différentes régions-clés du monde, et préparer les missions spatiales visant à mesurer ces émissions depuis l’espace. Elle s’appuie sur une grande diversité d’instruments développés par la communauté scientifique française et internationale qui sont déployés lors de grandes campagnes de mesure. Les trois régions-clés identifiées sont : les régions boréales, la région tropicale et les villes européennes.
Prenant la suite de nombreuses campagnes ces dernières années, MAGIC va s’attaquer à un 2e objectif majeur dans l’étude des émissions de gaz à effet de serre anthropiques : les villes européennes de taille moyenne, peu étudiées jusqu’ici.
Objectifs scientifiques de la campagne MAGIC2022
Les villes ne couvrent qu’une très petite partie (<1%) de la surface de la planète, mais elles sont responsables de 67 à 76% des émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie. En outre, la moitié de la population mondiale vit dans les villes, une proportion qui atteindra probablement 70 % d’ici 2050. Comprendre les émissions des villes est donc un objectif prioritaire pour améliorer notre connaissance des émissions anthropiques mondiales et mettre en œuvre des actions locales pour lutter contre le changement climatique.
Un des objectifs des missions spatiales dédiées aux gaz à effet de serre est précisément de participer au réseau global d’observation des gaz à effet de serre et en particulier des émissions anthropiques. Il est donc primordial d’évaluer la capacité de ces missions spatiales à observer les signatures des émissions anthropiques, et en particulier urbaines, en mesurant des colonnes pondérées sur l’ensemble de la colonne atmosphérique.
L’objectif principal de la campagne MAGIC2022 est d’étudier la possibilité de déterminer les émissions anthropiques d’une ville européenne de taille moyenne représentative, Reims, et des méthaniseurs et sites industriels proches, à partir de mesures de colonnes pondérées de CO2 et de CH4, en déployant une large gamme d’instruments couvrant diverses échelles spatiotemporelles, combinant des observations au sol, aéroportées et spatiales. La campagne mettra en lumière les capacités des missions spatiales actuelles (OCO-2, Sentinel-5P) et futures (CO2M, MicroCarb, Sentinel-5) à capter ces émissions. Les mesures fourniront également des informations sur la variabilité spatio-temporelle des gaz à l’échelle d’une ville et sur les émissions de Reims et de sa région. En particulier, des mesures seront effectuées à proximité de sites d’intérêt, tels les méthaniseurs qui émettent principalement du méthane dans l’atmosphère, et des sites industriels, qui émettent principalement du dioxyde de carbone. L’objectif est ici de réaliser une cartographie des émissions de gaz à effet de serre dans la région.
En savoir plus
Explorer le site web de MAGIC avec la présentation de la campagne MAGIC2022
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L’équipe
En tout, la campagne regroupe 10 équipes de recherche, originaires de 4 pays, pour une cinquantaine de personnes impliquées :
– LMD : Laboratoire de Météorologie Dynamique (CNRS, Ecole polytechnique, Sorbonne Université, ENS)
– GSMA : Groupe de spectrométrie moléculaire et atmosphérique (GSMA, CNRS, Université de Reims Champagne-Ardenne
– LSCE : Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (CNRS, CEA, UVSQ)
– LERMA : Laboratoire d’études du rayonnement et de la matière en astrophysique et atmosphères (CNRS, Sorbonne Université)
– LOA : Laboratoire d’Optique Atmosphérique (CNRS, Université de Lille)
– LPC2E : Laboratoire de Physique et de Chimie de l’Environnement et de l’Espace (CNRS, Université d’Orléans)
– SAFIRE : Service des avions français instrumentés pour la recherche en environnement (CNRS, Météo-France, CNES)
– University of Leicester (UK)
– KIT (Germany)
– NASA/JPL : Jet Propulsion Laboratory (USA)
