Campagne Amaryllis-Amagas : Marie Haut-Labourdette, doctorante en palynologie


Marie est étudiante en première année de doctorat, rattachée au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (LSCE – IPSL) et à l’Institut des Sciences de l’Évolution de Montpellier (ISEM). À bord, elle fait partie du quart 4-8. Découvrez son interview, réalisée par Patrick Chompré.

Quel est le sujet de la thèse que tu prépares ?

Marie Haut-Labourdette (M.H-L) : Je travaille sur les variations climatiques et environnementales dans le Nord-Est du Brésil au cours des 40 000 dernières années. Mon but est d’utiliser la carotte Casq prise au large de l’embouchure du fleuve Parnaíba que nous avons remontée à la station 14 il y a quelques jours. Je vais prélever des échantillons de cette carotte et analyser son contenu en pollens. À partir de la présence de ces particules végétales, je vais essayer de reconstituer le type d’environnement  du bassin hydrographique de ce fleuve : Quelle végétation, quels types de climats, aride, tempéré ou tropical, quelle chronologie ?

 

C’est donc un travail directement lié à cette campagne ?

M.H-L : Oui j’ai beaucoup de chance, je crois que c’est assez rare qu’un étudiant en thèse ait cette opportunité ! En fait je travaillais jusqu’à présent sur les derniers 4 000 ans, là il s’agit de remonter jusqu’à 40 000 ans. Les pollens sont très résistants à l’altération des sols, mais je ne sais pas encore à quoi m’attendre exactement, ils seront peut-être plus ou moins bien conservés, on va voir.

 

Pourquoi as-tu choisi de travailler sur cette région du Nord Est Brésilien ?

M.H-L : Pour mon master j’ai étudié la végétation méditerranéenne, donc c’est un vrai défi de passer à la végétation tropicale ! Je me suis dit que ce devait être tellement intéressant de retracer l’évolution de la végétation dans cet environnement. En plus il y a un rapport avec les premières occupations humaines du Brésil, l’archéologie, l’impact de l’homme sur l’environnement. 40 000 ans, cela inclus le dernier maximum glaciaire, la déglaciation, le début de l’activité humaine comme la déforestation. Ce n’est pas la composante principale de ma thèse mais c’est tout aussi passionnant.

 

Comment vis-tu cette expérience à bord ?

M.H-L : C’est très excitant, j’ai déjà appris énormément.  Il y a plein d’aspects : Ça me permet de rencontrer des personnes qui ont déjà travaillé sur cette région du Piauí, de découvrir les différentes méthodes de carottage, et aussi la vie à bord d’un navire comme le Marion Dufresne. Tout ça dans la cadre de mon doctorat !

 

Tu en es au début de ta thèse, comment tu vois les prochaines trois années ?

M.H-L : Même si j’ai énormément lu sur mon sujet, je n’ai pas encore commencé concrètement et je ne sais pas tout à fait sur quoi je vais me focaliser, les objectifs peuvent évoluer. Je vais recevoir le matériel en septembre, faire les premières analyses en novembre, ça ne me laisse que deux ans en fait. Je me demande vraiment comment vont se passer ces deux ans avec les analyses, la rédaction, les conférences auxquels je vais assister… un vrai challenge !

 

Propos recueillis par Patrick Chompré ()

 

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Source
Amaryllis

Patrick Chompré


Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE - IPSL)