Soutenance de thèse
Félix LANGOT
LMD
Étude du cycle du méthane en région circumpolaire grâce à la modélisation atmosphérique et aux mesures de terrain
Résumé
Cette thèse étudie le méthane atmosphérique dans les régions circumpolaires, en se concentrant sur la campagne MAGIC2021 menée à Kiruna, en Suède (68°N) en août 2021. Les recherches combinent des mesures de terrain avec des modèles globaux et des simulations régionales pour étudier la distribution verticale du méthane, son transport, et évaluer les estimations des modèles existants.
L’étude a identifié différents panaches de méthane à diverses altitudes dans les données de campagne: les panaches de haute altitude ont été retracés jusqu’à des feux de biomasse distants en Amérique du Nord et au Nord-Est de l’Asie, tandis que les panaches de basse altitude étaient liés aux émissions locales. La découverte notable de panaches superposés à différentes altitudes avec des origines distinctes a démontré le biais potentiel dans les mesures de colonnes par satellite pour l’estimation des émissions.
Les comparaisons entre modèles et données de campagne ont révélé que les modèles globaux avec optimisation des flux par inversion correspondaient aux observations de terrain, particulièrement dans la troposphère, tandis que les simulations régionales tendaient à surestimer les rapports de mélange du méthane dans la couche limite atmosphérique. L’étude a également identifié des problèmes dans la modélisation de la chimie autour de la tropopause, où le positionnement et l’intensité du gradient n’étaient pas représentés avec précision dans les modèles.
L’analyse des estimations de flux à haute résolution a montré que les produits d’émissions actuels par approche montante peuvent reproduire les signaux forts mais manquent de variabilité spatiale et temporelle nécessaire à la reproduction des signaux observés. À travers l’évaluation des paramètres de contrôle des émissions, incluant les précipitations, l’étendue des zones humides et la dépendance à la température, on conclue que les produits d’émissions existants sont insuffisants pour reproduire précisément les estimations d’émissions de méthane basées sur les données de campagne à haute résolution. L’étude complète souligne la complexité de la dynamique du méthane dans les régions polaires et les limitations actuelles des modèles atmosphériques et des inventaires d’émissions.
Informations supplémentaires
Lieu
Amphi Becquerel de l’École Polytechnique
Visio
https://cnrs.zoom.us/j/95938501793?pwd=2Px6F6EbUHKfm0EabUPQOV55EJxyfL.1
Composition du jury
- Vincent-Henri Peuch
Chef du site ECMWF Bonn et directeur de l’engagement de l’ECMWF avec l’UE, ECMWF
Rapporteur - Nathalie Huret
Professeur des universités, OPGC, Université Clermont Auvergne, CNRS
Rapporteur - Philippe Bousquet
Professeur des universités, LSCE, Université Paris-Saclay
Examinateur - Rona Thompson
Senior Research Scientist, NILU
Examinateur - Frédéric Parol
Professeur des universités, LOA, Université de Lille
Examinateur - Cyril Crevoisier
Directeur de recherche, LMD, CNRS
Directeur de thèse - Thomas Lauvaux
Professeur des universités, GSMA, Université de Reims Champagne-Ardenne