Brésil : la forêt amazonienne émettrice nette de carbone entre 2010 et 2019


Une équipe associant des scientifiques d’INRAE, du CEA (LSCE-IPSL) et de l’Université d’Oklahoma a combiné des observations satellitaires de la biomasse végétale et de surveillance de la déforestation pour étudier l’évolution des stocks de carbone de la forêt amazonienne brésilienne entre 2010 et 2019.

L’étendue de la déforestation peut être assez bien évaluée grâce à des images satellites. Par contre les autres dégradations qui affectent une forêt sans pour autant la détruire, comme des coupes ponctuelles d’arbres, les incendies ou les sécheresses – sont beaucoup plus difficiles à suivre. Un des rares moyens de les évaluer s’appuie sur l’indice satellitaire de végétation L-VOD mis au point par des chercheurs INRAE, CEA et CNRS. En utilisant cet indice et une nouvelle technique de suivi de la déforestation mise au point par l’université d’Oklahoma, l’étude a évalué l’évolution du stockage du carbone de la forêt amazonienne brésilienne entre 2010 et 2019.

Forêt Amazonienne. © Alberto Bigoni – unsplash.com

 

Les résultats montrent une inversion de tendance historique pour la forêt brésilienne. Durant la période 2010-2019, les pertes de carbone de la forêt amazonienne brésilienne ont été supérieures aux gains, d’environ 18 %. La forêt amazonienne brésilienne a perdu de sa biomasse, et a donc rejeté du carbone. Ces pertes de carbone sont dues à la déforestation mais aussi la dégradation de la forêt liée liées aux sécheresses favorisées par le réchauffement climatique, comme par exemple lors de l’épisode El Niño de 2015.

Pour en savoir plus

Référence

Carbon loss from forest degradation exceeds that from deforestation in the Brazilian AmazonNature Climate Change (2021), https://doi.org/10.1038/s41558-021-01026-5

Source : LSCE-IPSL.

Philippe Ciais


Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement (LSCE-IPSL, CNRS/CEA/UVSQ)