Séminaire

L'océan par son rôle intégrateur des fluctuations atmosphériques haute fréquence montre une variabilité décennale marquée, en particulier dans les bassins nord-atlantique et nord-pacifique. Ces deux bassins se distinguent néanmoins en terme de prévisibilité aux échelles de temps décennales, avec une prévisibilité plus grande en Atlantique Nord où les fluctuations de température de surface océanique sont fortement influencées par la variabilité de l'AMOC (circulation méridienne de renversement atlantique). Cette prévisibilité est illustrée dans cet exposé à partir d'expériences idéalisées dans lesquelles les anomalies de température de surface associées à l'AMV (Variabilité Atlantique Multidécennale) observée sont imposées dans le bassin nord-atlantique, en gardant un couplage océan atmosphère actif dans les autres bassins. L'objectif est d'identifier les téléconnexions que le modèle simulerait s'il était en mesure de reproduire la structure et l'amplitude de l'AMV observée. Nos expériences montrent que l'AMV dans sa phase positive induit après quelques années des anomalies de température dans le Pacifique Nord et le Pacifique Tropical qui se projettent sur une phase négative de la PDO (Oscillation Pacifique Décennale). La partie tropicale de l'AMV joue un rôle prédominant dans cette téléconnexion Atlantique/Pacifique, et les modèles suggèrent que la dynamique océanique renforce l'amplitude des anomalies atmosphériques simulées dans le Pacifique Nord. La partie extratropicale de l'AMV induit quant à elle une réponse nord-atlantique de type NAO- mais cette réponse est modifiée par les téléconnexions issues de l'Atlantique tropical. Cette compétition entre réponse directe nord-atlantique et réponse indirecte issue des téléconnexions tropicales pourrait expliquer en partie la difficulté à détecter une réponse significative à l'AMV dans les observations.  L'influence de la résolution atmosphérique sur l'estimation des impacts climatiques forcés par les variations décennales océaniques atlantiques est discutée en comparant des expériences réalisées avec des modèles couplés dont la résolution atmosphérique horizontale varie entre 50 km et 200 km

jean-baptiste.sallee@upmc.fr