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L’amarsissage réussi du rover Curiosity et son instrument développé dans les laboratoires de l’IPSL.

07-08-2012

Le véhicule martien MSL-Curiosity a été déposé avec succès sur la surface de Mars à l’heure prévue, le 6 août à 7h30 heure française. Ce gros rover de 900 kg, le plus gros jamais envoyé vers Mars, va explorer la planète rouge pendant au moins deux ans (durée nominale) et analyser l’environnement martien, le sol et l’atmosphère avec les dix instruments qu’il transporte. Parmi ces instruments, deux ont été développés par une collaboration entre la NASA et la France, avec le soutien du CNES. Il s’agit de ChemCam et SAM.

Le rover Curiosity

Le rover martien Curiosity (image d'artiste)

Pour connaître, à distance ou sur un échantillon rapproché, la composition des roches, ChemCam (Chemistry-Camera, Los Alamos National Laboratory, IRAP/Toulouse, CNES) tirera sur celles-ci au laser et analysera la lumière émise. Dans le but de mieux comprendre l’évolution de Mars dans le premier milliard d’années après la formation de la planète, en particulier les possibilités de production de molécules organiques pré-biotiques, le laboratoire SAM (Sample Analysis at Mars, GSFC/NASA-Washington) pourra, quant à lui, analyser l’atmosphère et le sol de Mars : les échantillons solides ou gazeux seront traités dans SAM, puis envoyés vers sa chaîne instrumentale composée de trois instruments GC, MS, et TLS (Gas chromatograph, Mass spectrometrer, Tunable Laser Spectrometer). Par cette association de mesures, SAM permettra ainsi de détecter avec précision les composants de l’atmosphère, en particulier les gaz trace tels le méthane, et les composants du sol, principalement les molécules organiques.


Le chromatographe en phase gazeuse, SAM_GC a été développé au LATMOS (1) et au LISA (2) de l'IPSL, avec la participation de l’Ecole Centrale de Paris et avec le soutien du CNES et du CNRS. Les phases d’intégration et de test de SAM_GC se sont déroulées aussi bien dans les laboratoires parisiens qu’au Goddard Space Flight Center (GSFC-NASA dans le Maryland) ou au Jet Propulsion Laboratory (JPL-NASA à Los Angeles).


Les données acquises par le rover Curiosity, dont celles de SAM, seront traitées en partie au CNES à Toulouse, avec l’aide du FIMOC (French Instruments Martian Operation Center). Pendant les trois premiers mois de Curiosity, les équipes scientifique et technique se partageront entre le JPL/NASA en Californie et le CNES à Toulouse où plusieurs tâches les attendent : réceptionner et traiter les données du laboratoire SAM (« downlink »), participer au groupe de travail scientifique pour analyser les données enregistrées à bord de Curiosity et envoi des télécommandes au rover pour la planification des activités du lendemain (« uplink »). Parallèlement, des modèles de laboratoire seront utilisés à la fois au GSFC/NASA à Washington et au LATMOS à Guyancourt pour mieux comprendre les observations de SAM. A l’issue des trois premiers mois, en phase de routine, les équipes se replieront dans leurs laboratoires.


Comme l’ont fait avant lui Spirit et Opportunity, le rover Curiosity et ses dix instruments vont maintenant accumuler, pendant plusieurs années, des observations à la surface de Mars. Cette mission suscite, dans la communauté scientifique, de grands espoirs de découvertes essentielles sur les mécanismes d’apparition de la vie dans le système solaire.



Notes

  1. Laboratoire Atmosphère, Milieux, Observations spatiales (CNRS, Université Versailles Saint-Quentin, Université Pierre et Marie Curie)
  2. Laboratoire Inter-universitaire des Systèmes Atmosphériques (CNRS, Université Parie-Est Créteil, Université Parie-Diderot)


Contact

Michel Cabane , responsable français de SAM-GC, LATMOS



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