Les scientifiques français contribuent de manière importante à l'effort international destiné à mieux comprendre le système climatique par la simulation numérique
Les climatologues travaillant à l'Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL), faisant notamment intervenir des moyens du CNRS, du CEA, de Sorbonne Université et de l’IRD, au Centre national des recherches météorologiques (CNRM, Météo-France/CNRS) et au laboratoire « Climat, environnement, couplages et incertitudes » (CERFACS/CNRS) annoncent aujourd'hui la publication de nouveaux jeux de données qui promettent de fournir de nouvelles perspectives sur les changements climatiques passés et futurs. Ces laboratoires sont en effet engagés dans un effort international pour fournir une nouvelle génération d’expériences numériques sur le changement climatique. Leurs nouveaux modèles de climat comportent de nombreuses améliorations dans le traitement du système climatique de la Terre ainsi qu'une meilleure résolution spatiale. Les jeux de données, hébergés à l’IPSL et à Météo-France et recopiés sur d'autres sites à travers le monde, sont mis gratuitement à la disposition de tous et permettront à une large communauté internationale de chercheurs d'analyser et d'examiner les résultats. Les principaux objectifs sont de comprendre les processus qui sous-tendent le changement climatique, d'évaluer les forces et les limites des modèles de climat et de fournir une base scientifique solide pour les politiques d'adaptation et d’atténuation au changement climatique.
La publication de ces ensembles de données est le résultat de plus de trois années de travail impliquant une centaine de scientifiques investis dans l'infrastructure de recherche CLIMERI-France.
Au total, cela représente plus de 500 millions d'heures de calcul mises à disposition par GENCI (~300 millions d'heures de calcul sur les supercalculateurs Curie et Joliot-Curie du TGCC-CEA et le supercalculateur Ada de l’IDRIS-CNRS pour les modèles IPSL-CM6) et par Météo-France (~200 millions d'heures pour les modèles du CNRM-CERFACS, dont la configuration à haute résolution CNRM-CM6-HR) pour la réalisation des simulations climatiques, 80 000 ans de climat simulé produits 24 heures/24 et 7 jours/7 pendant plus d'un an, une capacité de stockage de 20 Pétaoctets, un réseau haut débit de 10Gb/s entre l’IPSL, l’IDRIS-CNRS et le TGCC-CEA, un réseau avancé de distribution de données appelé Earth System Grid Federation (ESGF) ainsi qu’un support utilisateur personnalisé offert par les centres de calcul.
Une telle réalisation n'aurait pas été possible sans la participation des scientifiques et ingénieurs de l'IPSL, du
CNRM
, du
CERFACS
, du
TGCC-CEA
et de l’
IDRIS-CNRS
.
« Le développement du modèle a nécessité un contrôle qualité rigoureux pour les dizaines de versions intermédiaires qui ont été développées successivement par notre équipe d'ingénieurs informatiques ces trois dernières années ».
Arnaud Caubel, ingénieur de recherche CEA en calcul scientifique au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE-IPSL, CNRS / CEA / UVSQ)
« Le calcul haute performance est absolument nécessaire pour un projet tel que CMIP6 et l’IPSL n'aurait pas pu produire de simulations à haute résolution sans un effort significatif d'optimisation du code sur le nouveau supercalculateur GENCI Joliot-Curie du TGCC-CEA ».
Josefine Ghattas, ingénieure de recherche CNRS en calcul scientifique à l'IPSL
« Répondre aux exigences du programme CMIP en termes de variété et de quantité de résultats à fournir a été un véritable défi ; nous l'avons relevé de manière parfaitement coordonnée en concevant un tout nouveau système partagé de production et de formatage de données qui a permis une contribution française très précoce ».
Stéphane Sénési, ingénieur de recherche Météo-France au CNRM (Météo-France / CNRS)
« Dans le cadre d’une démarche qualité, nous assurons la fiabilité et la traçabilité des jeux de données climatiques. Une fois les données contrôlées et vérifiées, chaque jeu de données est étiqueté avec un identifiant numérique unique. Cette nouvelle structure repose sur un écosystème de services que l'IPSL a largement contribué à développer. »
Guillaume Levavasseur, ingénieur de recherche Sorbonne Université en sciences des données à l'IPSL
A mesure que les groupes de modélisation achèveront leurs simulations, ces archives deviendront une ressource de plus en plus riche pour les chercheurs en climatologie. Comme par le passé, la science fondée sur le programme CMIP devrait s'avérer inestimable pour le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), qui prépare son sixième rapport d'évaluation pour publication en 2021. Les résultats scientifiques préliminaires du projet CMIP6 seront présentés début juin 2019 à Paris.
L’organisation internationale de CMIP6
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Ces liens donnent des informations supplémentaires :
- CLIMERI-France
- Le Centre de modélisation du climat de l’IPSL
- La contribution du Centre national de recherches météorologiques à CMIP6
- GENCI
- Aperçu sur CMIP6
Autres ressources CMIP6 :
- Vidéo CMIP6
- Guides CMIP6
- Les groupes de recherche participant à CMIP6
- La carte des groupes de recherche participant à CMIP6
- La carte des centres ESGF qui hébergent des données CMIP6
- Les données CMIP6 disponibles
- L’accès aux données CMIP6
Contacts presse
Météo-France : Marie Wawrzykowski, Xavier Bonnehorgne, Tél. : 01 77 94 71 32, e-mail : presse@meteo.fr
CNRS : Priscilla Dacher, Tél. : 01 44 96 46 06, e-mail : presse@cnrs.fr
CEA : François Legrand, Camille Decroix, Tél. : 01 64 50 20 11, e-mail : presse@cea.fr