2020, une année particulièrement chaude en Europe
Après les terribles incendies qui ont dévasté l’Australie en janvier, la Sibérie en juin, et la Californie durant l’été, les organismes en charge de la surveillance du climat viennent de confirmer que 2020 a été une année particulièrement chaude. C’est également ce qu’a pu observer depuis l’espace la mission IASI sur laquelle de nombreux chercheurs et ingénieurs de l’IPSL travaillent. Depuis quelques mois, des outils de traitement qui utilisent le « deep learning » permettent d’obtenir des cartes de température très précises, permettant de distinguer les variations qui proviennent des fluctuations naturelles du système océan-atmosphère, par rapport aux perturbations induites par l’accumulation des gaz à effet de serre liés aux activités humaines.
Depuis le lancement du premier IASI en 2007, les 3 instruments embarqués sur les satellites Metop surveillent 2 fois par jour partout autour du globe les températures, à la fois à la surface de la terre et de la mer, et plus haut dans l’atmosphère. Ce sondeur atmosphérique hyperspectral fourni des mesures de « T_skin » à haute résolution, qui permettent de détecter des variations de l’ordre grandeur de 0.1°C, sur terre et sur mer, sous réserve qu’il n’y ait pas de nuages au-dessus de l’endroit observé. En moyennant plus 3 millions d’observations disponibles chaque jour, des cartes globales sont établies, et les variations mensuelles et annuelles peuvent être analysées dans le détail.
Les observations IASI pour l’année 2020 montrent que :
- L’année 2020 a été la plus chaude en Europe, avec en moyenne des températures plus élevées entre 1 et 2° dans tout le nord de l’Europe,
- Les 5 dernières années ont été plus chaudes que les 8 années précédentes, les 3 plus chaudes étant les années 2020, 2019 et 2016 (une année « El Niño », un courant océanique qui réchauffe de manière récurrente les eaux du Pacifique),
- La température océanique a été particulièrement élevée cette année, partout.
IASI est reconnu comme étant l’instrument qui apporte le plus d’information pour améliorer les prévisions météorologiques, et les résultats récents montrent que c’est aussi une mission clef pour le suivi des modifications climatiques induites par les activités humaines.
Pour en savoir plus
Ces travaux ont été menés dans le cadre de l’ ERC advanced IASI-FT , menée conjointement par le LATMOS/CNRS/Sorbonne Université et l’Université Libre de Bruxelles.
À lire
- WMO : De janvier à octobre 2020, la température moyenne mondiale a été supérieure d’environ 1,2 °C à celle de la période de référence 1850-1900, utilisée comme approximation des niveaux préindustriels
- Copernicus: 2020 est l'année la plus chaude jamais enregistrée pour l'Europe
- Météo France : l’année 2020 a été la plus chaude enregistrée en France depuis les premières mesures (en 1900)
À voir
Contacts
- Sarah Safieddine, LATMOS-IPSL - sarah.safieddine@latmos.ipsl.fr
- Cathy Clerbaux, LATMOS-IPSL - cathy.clerbaux@latmos.ipsl.fr