Enjeux climatiques : une initiative qui tombe à PICC !


En septembre 2023, plusieurs doctorants et doctorantes du Laboratoire d’Océanographie et du Climat : Expérimentations et Approches Numériques (LOCEAN) de l’IPSL ont créé le collectif PICC, pour Partage d’Informations sur le Changement Climatique. Objectif : susciter l’intérêt du public scolaire d’Île-de-France pour les sciences du climat. Plus de 600 jeunes ont déjà été sensibilisés aux enjeux environnementaux.

« Notre but est de sortir de nos laboratoires, pour aller à la rencontre des jeunes, directement ». C’est ainsi qu’Edwin Cotard, membre du PICC, résume l’objectif du collectif. Créé en septembre 2023, le groupe rassemble une vingtaine de doctorants et doctorantes du LOCEAN-IPSL et réalise des interventions de sensibilisation aux enjeux climatiques auprès d’élèves du primaire et du secondaire.

Le collectif souhaite stimuler l’intérêt des jeunes, souvent en proie à des contenus climato-relativistes sur les réseaux sociaux. En 2019, un sondage OpinionWay révélait que plus d’un tiers des 18-25 ans déclarent « ne pas croire au réchauffement climatique ». Le PICC considère donc ces ateliers comme un investissement sur le long terme et tente de poser les bases pour que ces futurs consommateurs aient un bilan carbone aussi faible que possible.

 

De la science et des échanges

Chaque intervention dure une heure et est encadrée par deux personnes. La première demi-heure est consacrée à la présentation de leur quotidien et de leur travail scientifique: « le point d’accroche, c’est de montrer ce qu’on fait en tant que doctorant, soit sur le terrain, lors des campagnes océanographiques, soit au laboratoire », explique Edwin.

En 2021, le jeune chercheur a traversé l’océan Austral, dans le cadre de la campagne Swing. Il prend plaisir à montrer des vidéos de cette expérience pour capter l’attention des élèves : « ça permet de les faire voyager dans mon univers scientifique, c’est très percutant et c’est beaucoup plus simple de leur parler », reconnaît-il. Ensuite, il leur explique les liens entre le réchauffement climatique et les changements océaniques, comme la fonte des glaciers.

Des exemples concrets sur lesquels s’appuient les discussions et les questions posées aux élèves, durant la deuxième partie des ateliers. Les échanges et débats portent souvent sur les gestes et les réflexes à adopter à petite échelle pour limiter leur impact. « J’aime bien prendre l’exemple du numérique, parce qu’à leur âge ils sont tous sur les réseaux sociaux, je leur explique l’impact carbone que ça peut avoir », précise le doctorant.

 

« Pour les jeunes, la COP, c’est les influenceurs du climat »

Concilier le travail de doctorant et les interventions de sensibilisation en milieu scolaire paraît ambitieux. Mais pour le collectif, cela en vaut la peine : « c’est un super exercice pour arriver à vulgariser un sujet et pour apprendre à s’exprimer à l’oral ». Ses interventions lui permettent de réaliser combien il est important de sensibiliser les jeunes aux enjeux climatiques : « sur les 600 élèves que j’ai rencontrés, il y en avait peut-être dix qui connaissaient le GIEC ! », s’étonne-t-il.

En revanche, il a constaté avec surprise que les élèves étaient familiers de la COP 26 à Dubaï, en décembre 2023, grâce aux réseaux sociaux : « pour eux la COP c’est pour les influenceurs du climat, parce qu’ils font le lien Dubaï = influenceurs et donc que la COP est un lieu d’influence », s’amuse le jeune chercheur. Pour autant, il explique qu’ils n’avaient entendu parler ni des autres COP, ni même des accords de Paris. Le Partage d’Informations sur le Changement Climatique a encore de beaux jours devant lui pour faire connaître ces sujets à un maximum de jeunes.

Prochains rendez-vous pour le collectif : une intervention le 31 mai auprès d’une classe de CM2 à La Tronche (Isère) et une seconde à la médiathèque de Villetaneuse (Seine-Saint-Denis) le 4 juin, avec des élèves de 6e et de 5e.

Cléo Derwel et Pierre-Alexandre Lhotellier pour ICOM


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