event_img

Séminaire

L’adaptation au changement climatique à l’échelle locale

Samuel Rufat et Yvan Renou

Nouvelle séance du séminaire « Changement Climatique : Sciences, Sociétés, Politique » co-organisé par le Centre Alexandre-Koyré (EHESS-CNRS) et l’ENS (CERES).

       

Date de début 13/10/2023 14:00
Date de fin 13/10/2023
Organisateur Centre Alexandre-Koyré (Hélène Guillemot, Aglaé Jézéquel, Amy Dahan)
Lieu ENS, Amphithéâtre Galois, 45, Rue d'Ulm - Paris 5e

Description

Samuel Rufat, géographe, CY Cergy Paris Université
Inégalités, vulnérabilités, inondations et adaptations au changement climatique

Les vulnérabilités reflètent la sensibilité d’une population aux impacts du changement climatique et de sa capacité à se remettre des effets des inondations ou des canicules par exemple. Elle est considérée comme le reflet des géographies des inégalités. Les organismes publics sont de plus en plus à la recherche d’outils pour cartographier l’exposition et la vulnérabilité afin de décider de la répartition des financements de prévention ou d’adaptation.

Mais les indicateurs agrégés de vulnérabilité qui sont de plus en plus utilisés reposent sur l’hypothèse sous-jacente qu’un déficit dans une dimension de la vulnérabilité peut être compensé par un excédent dans une autre dimension. Plus récemment, la perspective de l’intersectionnalité gagne du terrain pour offrir une cartographie plus nuancée de la vulnérabilité et ainsi dépasser les catégorisations binaires des groupes vulnérables.

En outre, des études récentes ont montré que les groupes vulnérables ont des niveaux moindres d’autoprotection et de perception des risques et sont en conséquence en retrait sur l’adaptation. L’hypothèse centrale de la communication sur les risques, qui établit un lien positif entre la communication, la « culture du risque » et les comportements d’atténuation ou d’adaptation, doit être remise en question.

Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les personnes exposées n’agissent pas comme souhaité malgré les informations sur les risques. Une sensibilisation accrue aux risques ne se traduit pas toujours par des actions d’adaptation, car les individus n’ont pas toujours accès aux ressources nécessaires. Pour les vulnérables, le message ne résonne pas avec leur réalité vécue ou elles sont trop préoccupées par leurs besoins quotidiens.

Yvan Renou, économiste, Université Grenoble-Alpes (PACTE)
Pluralité des temporalités hydro-sociales et composition des formes urbaines adaptatives : la métropole grenobloise face eux extrêmes d’inondation

Cette présentation vise à caractériser la nature du couplage entre l’évolution climatique à l’échelle métropolitaine et les stratégies d’adaptation socio-économique mises en œuvre pour y faire face. L’analyse située du système métropolitain grenoblois illustre notamment comment le rythme de l’organisation collective peine à suivre l’évolution climatique locale.

Ce « climat de mauvais temps » trace, via la notion de régime de risque d’inondation, la fréquence des extrêmes hydro-climatiques, le rythme d’adaptation des territoires et les modalités concrètes d’organisation collective. Face à ces enjeux, il semble urgent qu’émergent sur le territoire des coalitions transdisciplinaires localisées, notamment afin d’imaginer des stratégies de développement soutenables.

Actrice d’un tel processus, l’équipe Climat-Métro (UGA – CNRS) a développé une méthode visant, dans un premier temps, à qualifier la diversité des positionnements des protagonistes grenoblois par rapport au risque d’inondation. Les premiers résultats seront restitués.

 

Informations supplémentaires

La séance se tiendra de 14h à 17h à l’École Normale Supérieure
45 rue d’Ulm – Paris 5e
Amphithéâtre Galois