Frédéric Ghersi, économiste CNRS-CIRED, et Julien Lefèvre, économiste Agroparistech-CIRED
Enjeux économiques de l’action pour le climat : regards sur un processus d’évaluation et ses conclusions

À l’image de la première stratégie nationale bas-carbone (SNBC), la politique climatique post accord de Paris avait été abordée sous l’angle de stratégies sectorielles visant des changements technologiques graduels. La mutation plus abrupte et structurelle qu’impose l’objectif de neutralité carbone a accéléré la prise de conscience que l’action climatique était aussi un enjeu macroéconomique – réalité bien connue du milieu académique. Le travail de la mission Pisani-Mahfouz reflète cette prise de conscience et vise à aborder dans une approche systémique les enjeux économiques de l’action pour le climat. Notre exposé retracera le processus d’appropriation de la question économique par l’administration, dans le contexte des projets de SNBC 1 et 2 jusqu’à la mission Pisani-Mahfouz.

Nous évoquerons ensuite le fonctionnement de la mission organisée en sessions plénières et groupes de travail thématiques et s’appuyant sur l’expertise interministérielle et académique. Au-delà du processus, nous discuterons les conclusions du rapport de synthèse sur les principaux mécanismes macroéconomiques jouant à moyen et long terme. Nous évoquerons en particulier la question des besoins d’investissement et du financement. Au-delà de la discussion macroéconomique, nous apporterons des éclairages spécifiques sur le rôle et la nature des mesures de sobriété à articuler avec les changements technologiques, sur les question d’équité et de transition juste et enfin sur les instruments de politique publique à déployer pour engager la transition.

Edouard Morena, politiste, Université de Londres Institut à Paris
Fin du monde et petits fours : Les ultra-riches face à la crise climatique

À l’heure de l’urgence climatique, les ultra-riches ont mauvaise presse. Des trajets Paris-Londres en jets privés de Bernard Arnault au tourisme spatial de Jeff Bezos, les modes de vie carbonifères des élites économiques sont de plus en plus pointés du doigt. Or, loin d’être des observateurs passifs et détachés, les élites économiques sont des acteurs clés du débat climatique international. Elles sont les promoteurs du capitalisme vert.

Lors de cette séance, Edouard Morena discutera les ressorts de leur engagement en faveur du climat, et en particulier les réseaux d’acteurs (ONG, fondations, think tanks, cabinets de conseil et autres lobbyistes) qui, au cours des vingt dernières années, ont contribué à normaliser le capitalisme vert – et les élites qui le soutiennent – comme unique horizon bas carbone possible.