Les émissions d’ammoniac (NH3), principalement liées à l’agriculture, ont fortement augmentées depuis l’ère industrielle. Or, en plus de ses effets nuisibles à l’environnement, l’ammoniac contribue à la dégradation de la qualité de l’air. Du fait de sa chimie complexe et de l’absence de réseaux globaux d’observation, sa répartition dans l’atmosphère et son évolution sont mal connues. Les mesures d’ammoniac par l’instrument IASI embarqué sur les satellites MetOp vont permettre d’améliorer les cadastres d’émission de ce gaz, peu précis jusqu’à présent.

La pollution de l’air extérieur tue près de 3 millions de personnes chaque année dans le monde, en grande partie du fait de maladies cardio-vasculaires et respiratoires. De tous les polluants, les particules en suspension (PM) sont particulièrement nocives pour la santé humaine. L’ammoniac (NH3) est un gaz réactif dont les émissions, principalement liées à l’agriculture, ont fortement augmentées depuis l’ère industrielle.

En plus de ses effets nuisibles à l’environnement, l’ammoniac contribue à la dégradation de la qualité de l’air puisque c’est un précurseur de nitrate et sulfate d’ammonium qui composent une partie non négligeable des PM. Le NH3 participe donc aux évènements de pollution particulaire, mais la compréhension de ces épisodes de pollution n'est pas complète et nécessite une caractérisation fine des processus physico-chimique de l’atmosphère.

Bien que l’ammoniac contribue largement à des problèmes environnementaux, la distribution de ses concentrations dans l’atmosphère est peu connue, en autre parce que la chimie en cascade de l’azote est très complexe et difficile à modéliser, et parce qu’il n’existe pas ou peu, à l’heure actuelle, de réseaux de mesures représentatifs et globaux. Le manque d’observations des variabilités temporelles d’ammoniac ont un impact sur les cadastres d’émissions qui sont, dès lors, peu précis.

Depuis peu, les mesures satellitaires de NH3 issues de l’instrument IASI constituent un jeu de données inédit pour pallier à ce manque d’observations des variabilités spatio-temporelles de ce gaz nocif. L’équipe du Laboratoire Atmosphères, Milieux, Observations Spatiales (LATMOS-IPSL, CNRS/UVSQ/SU) qui est en charge d’analyser et d’interpréter les observations satellitaires IASI participe à ce domaine de recherches en plein essor et contribue à améliorer notre connaissance sur la qualité de l’air. En effet, grâce aux mesures de IASI, les régions sources de NH3 susceptibles d’affecter la qualité de l’air à Paris ont été répertoriées, et leurs variabilités temporelles ont été analysées. En Île-de-France, les concentrations d’ammoniac sont plus fortes aux mois de mars-avril, puisque cela correspond à la période d’épandage d’engrais sur les cultures avoisinantes. Ces pics de pollution printaniers ne sont pas toujours suivis par des épisodes de pollution particulaire à Paris car le mécanisme de formation des PM est complexe et dépend, entre autres, d’une multitude de paramètres météorologiques (précipitation, température, etc.).

Pour aller plus loin