Températures maximales : l’Europe occidentale peut les atteindre dans le climat actuel
Les vagues de chaleur font partie des événements climatiques extrêmes les plus impactant dans le monde et en Europe, notamment du fait de leur augmentation en fréquence et intensité avec le changement climatique d’origine humaine. Dépasser certains seuils de température peut en effet avoir des conséquences majeures pour les organismes vivants – dont les corps humains – ainsi que les systèmes techniques, par exemple les infrastructures de transport. La capacité de prédire et d’anticiper les intensités maximums des vagues de chaleur est donc cruciale pour l’adaptation des sociétés.
La méthode traditionnelle d’évaluation des risques d’événements climatiques extrêmes repose sur des statistiques et de la théorie des valeurs extrêmes. Cela nous permet de définir un « pire scénario » auquel nous pouvons nous préparer en se basant sur les valeurs maximales attendues. Dans une récente étude publiée dans Environmental Research Letters [1], nous utilisons une approche basée sur la physique pour montrer que cette estimation statistique maximale est probablement sous-estimée de plusieurs degrés. En d’autres termes, on ne peut pas exclure que les températures atteignent 50°C à Paris, même dans les conditions climatiques actuelles.
Nous nous sommes intéressés à la façon dont la température maximale évoluait entre des conditions anticycloniques passées (entre 1940 et 1980) et présentes (entre 1981 et 2021) analogues à celles de l’événement record de 2019 en Europe de l’Ouest – événement pour lequel la station de Paris Montsouris a enregistré un record absolu de près de 42,6°C. Nous montrons que la température maximale imposée par la circulation atmosphérique en moyenne altitude change assez peu entre les deux périodes alors que les températures maximales au sol augmentent fortement (entre 2 et 3°C selon les régions). Cette augmentation est probablement principalement due à des phénomènes locaux d’amplification des températures extrêmes, en particulier l’assèchement des sols (liés à l’augmentation des températures moyennes avec le réchauffement climatique).
Pour en savoir plus
Noyelle et al 2023 Environ. Res. Lett. https://doi.org/10.1088/1748-9326/acf679