Mission InSight : 2 ans de plus pour dévoiler l’intérieur de Mars


InSight (INterior exploration using Seismic Investigations, Geodesy and Heat Transport) est une mission du Programme Discovery de la NASA dans laquelle l’IMPMC et le LMD-IPSL sont impliqués.

Cet atterrisseur s’est posé sur Mars en novembre 2018 afin d’étudier sa structure interne et de mieux comprendre les processus complexes qui ont façonné les planètes rocheuses. Les observations récoltées jusqu’à maintenant ont permis d’améliorer notre connaissance de la planète Mars et de susciter de nouvelles questions. Suite à une évaluation externe de sa productivité scientifique, la mission vient d’être prolongée pour 2 ans par la NASA.

Grâce à SEIS, sismomètre à large bande, et RISE, instrument géodésique permettant le suivi précis de la rotation et de l’orientation de la planète, en 2 ans d’activité sur Mars, InSight a permis d’évaluer l’activité sismique de la planète et de produire les premiers modèles de sa structure interne, notamment de la sous- surface et de la croûte. De plus, InSight dispose d’une station météo (APSS) entièrement équipée qui permet d’étudier avec une continuité sans précédent l’atmosphère martienne et sa dynamique complexe.

Image acquise par la caméra installée sur le bras robotique, prise 581 jours après l’atterrissage. L’accumulation de poussière sur la plateforme et sur le panneau solaire est bien visible. © NASA/JPL – Caltech

 

Cependant, les parties plus profondes de la planète, comme le manteau et le noyau, ainsi que sa météorologie à l’échelle locale et globale, demandent plus d’investigation. Outre l’enregistrement des séismes et des évènements atmosphériques à venir, l’extension de la mission pour deux autres années (correspondent à un an sur Mars) permettra l’obtention de données uniques concernant des processus sur de longues échelles temporelles, nécessitant de longs temps d’observations, tels que les mouvements fins de l’axe de rotation de la planète. Ces données permettront de déterminer la taille et la densité du noyau ainsi que la dynamique atmosphérique liée aux saisons. Une des nouveautés majeures de la mission prolongée sera l’utilisation du bras robotique pour enterrer le câble connectant le sismomètre SEIS à l’atterrisseur, afin de limiter le bruit induit par les variations thermiques sur l’instrument et d’augmenter ainsi sa capacité à détecter des séismes de faible intensité.

Image acquise par la caméra installée sur le bras robotique, prise 581 jours après l’atterrissage. L’accumulation de poussière sur la plateforme et sur le panneau solaire est bien visible. © NASA/JPL – Caltech

Plusieurs chercheuses et chercheurs participent à cette mission :

  • à l’Institut de minéralogie, de physique des matériaux et de cosmochimie (Sorbonne Université/CNRS/MNHN) : D. Antonangeli, co-investigateur de cette mission, S. Boccato et N. Siersch collaboratrices : expériences à haute pression et à haute température sur des matériaux susceptibles de composer l’intérieur martien, afin d’interpréter les observations sismiques et géodésiques.
  • au Laboratoire de Météorologie Dynamique, (Sorbonne Université/École polytechnique/ENS/CNRS) : A. Spiga, co-investigateur de cette mission, F. Forget, E. Millour, collaborateurs : modélisation des données météorologiques et climatiques.

Source : Sorbonne Université

Daniele Antonangeli (IMPMC), Aymeric Spiga (LMD-IPSL)