Mission en Arctique 2 – Un trou dans l’eau glacée
Pour découvrir le premier épisode de Mission en Arctique avec Matthieu Labaste, l’ingénieur du laboratoire le LOCEAN-IPSL, écoutez l’épisode #4 de notre podcast IPSL News !
La deuxième expédition scientifique GoNorth se déroule du 6 juillet au 8 août 2023. Son objectif : améliorer les connaissances de l’océan Arctique, des fonds marins, de la banquise et de la géologie sous-marine.
À bord du Kronprins Haakon, le brise-glace norvégien en mission dans les eaux polaires de l’Arctique, les plans de Matthieu Labaste ont changé à cause des conditions de glace difficiles en cette période de l’année. Au dix-huitième jour de navigation, le 19 juillet 2023, le brise-glace a rencontré, juste après le 82e parallèle nord, une couche de glace plus ancienne et épaisse. Impossible pour l’ingénieur de creuser un trou, puis de déployer la plateforme scientifique IAOOS et son câble de presque 800 mètres de longueur.
Même pour le navire, de propriété de l’Institut polaire norvégien et de l’Université de Tromsø, se frayer un chemin parmi les bancs de glaces épais était dévenu une opération laborieuse. Les derniers jours, le Kronprins Haakon n’avançait que de quelques kilomètres, à une vitesse inférieure à 0,5 nœuds (moins d’un kilomètre/heure). Pour casser la glace, il était obligé de faire des aller-retours, une technique connue sous le nom de « bélier », particulièrement chronophage et énergivore. Et qui réduit l’autonomie du navire.
Briser la glace
Face à la rude réalité du terrain, le navire a alors mis le cap vers la zone Aurora, un champ hydrothermal sous-marin, où il croisera, quelques jours plus tard, le Polarstern, brise-glace allemand de l’Institut Alfred Wegener pour la recherche polaire et marine.
Cette rencontre exceptionnelle au large des côtes groenlandaises, était l’opportunité attendue par Matthieu Labaste, de donner une nouvelle vie à la mission. Le 23 juillet, environ 20 000 tonnes de navires se sont positionnées face à face pour échanger des instruments de recherche, dont la « bouée » dotée d’instruments capables de collecter des données sur la température, la salinité de l’océan la qualité de la banquise et sur la basse atmosphère. La plateforme du laboratoire LOCEAN, sera déployée à la prochaine sortie du Polarstern.
Pour Matthieu Labaste et le reste de l’équipage, la rencontre a aussi été l’occasion de visiter le brise-glace allemand, et vice-versa pour les membres du Polarstern. Les deux navires ont menée des opérations de recherche conjointes pendant quelques jours. Ensemble, les équipes ont mis en place une station de glace commune et le ROV– un véhicule sous-marin téléopéré – à bord du Kronprins Haakon a même plongé dans les eaux polaires, pour récupérer un sismomètre allemand, perdu à 4 000 mètres de profondeur.
Les deux navires se sont finalement séparés, le Kronprins Haakon longe désormais la côte du Groenland, pour collecter des échantillons de glace datant probablement de la dernière période glaciaire. Puis, le navire norvégien remettra le cap vers le port de Longyearbyen, où il est attendu le 8 août.
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Pour en savoir plus
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Découvrez le cahier de bord quotidien (en norvégien) de l’expédition GoNorth, ainsi que les superbes photos prises par Daniel Albert.