Le nouveau gouvernement de Donald Trump mène une bataille à marche forcée contre de nombreuses institutions scientifiques notamment celles œuvrant sur les sciences du climat. Il a lancé une vague de licenciements massive à la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), l’agence fédérale chargée de la météorologie et du climat, laissant planer l’incertitude sur la capacité de l’agence à mener à bien ses missions. La NOAA contribue à l’effort international d’observations climatiques indispensables pour documenter le changement climatique et anticiper les événements extrêmes. Les coupes budgétaires actuelles mettent en danger ces activités observationnelles, avec le risque que toutes les données correspondantes ne soient plus accessibles.

Par ailleurs, le gouvernement Trump censure de façon systématique toute mention relative au changement climatique sur les sites des agences fédérales, et il interdit aux personnes en charge des communications institutionnelles d’évoquer ce terme.
Enfin, l’impact des dernières décisions de ce gouvernement sur le prochain rapport du GIEC suscite de fortes inquiétudes : la co-présidente du groupe 3 du GIEC, qui évalue les solutions d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre, et les scientifiques américains ont été interdits de participer à la réunion de cadrage du septième rapport du GIEC. La cellule de support technique du groupe 3 a été dissoute, ce qui compromet largement la publication du rapport de ce groupe. Il est très probable qu’aucun scientifique américain ne participe au prochain rapport du GIEC, puisque les auteurs sont approuvés par leur gouvernement.

Face à ces attaques qui ont déjà et continueront d’avoir des conséquences très graves pour nos sciences aux États-Unis et à l’échelle mondiale, l’Institut Pierre-Simon Laplace :

• exprime sa solidarité pleine et entière avec les scientifiques affectés par les décisions du gouvernement Trump, et avec les personnels de la NOAA qui viennent d’être licenciés arbitrairement et sans préavis ;
• appelle les institutions scientifiques françaises ainsi que le gouvernement, à œuvrer pour que les bases de données documentant le changement climatique soient préservées et qu’elles restent accessibles de façon ouverte à tous les scientifiques à l’échelle internationale ;
• appelle le gouvernement français à lutter contre la désinformation sur le changement climatique qui a cours dans certains médias en France.

Les sciences du climat sont fondamentales pour documenter le changement climatique en cours, dû aux émissions de gaz à effet de serre par les activités humaines et qui, s’il n’est pas contré, fait courir de graves dangers aux populations humaines. Plus généralement, il est essentiel que la démarche scientifique, la liberté académique de toutes les sciences, et la coopération scientifique internationale soient défendues. C’est pourquoi l’IPSL soutient pleinement le mouvement Stand Up for Science.