Soutenance de thèse
Julie Collignan
LMD
Le cycle de l'eau continental : moteurs climatiques et non-climatiques des débits de rivières et évolution de la ressources en eau
Résumé
Prévoir l’évolution des ressources en eau est un défi majeur dans un contexte de changement climatique et de rivières hautement anthropisées. Nous proposons une méthode innovante pour détecter et quantifier les changements dans le débit des rivières, climatiques et non climatiques. Un modèle de surface (LSM) est utilisé pour estimer la réponse « naturelle » de la surface continentale aux fluctuations climatiques. Le cadre conceptuel de Budyko est ensuite utilisé, pour décomposer l’évolution du débit en une réponse directe aux fluctuations climatiques, et une réponse indirecte, due aux changements de l’efficacité évaporative du bassin versant. Comparer l’application de ce cadre aux sorties du LSM et à des débits observés permet de mettre en évidence les zones où la réponse « naturelle » des bassins versants à la variabilité climatique est insuffisante pour expliquer les changements enregistrés.
Les résultats obtenus en Europe montrent que la part de l’évolution des débits due au climat est dominée par la tendance sur les précipitations moyennes (P), avec en facteurs secondaires l’évapotranspiration potentielle (PET) dans la majeure partie de l’Europe et la répartition intra-annuelle de P en Méditerranée. Cependant, l’évolution générale des débits est dominée à l’échelle du siècle par des facteurs non pris en compte dans le système « naturel ».
Notre méthode permet d’identifier et de quantifier l’effet général de ces facteurs et de les corréler à certains vecteurs potentiels comme l’installation de barrages mais seul les futurs développements des LSM pour mieux intégrer les facteurs anthropiques permettrons d’attribuer les tendances non climatiques détectées. Or, la plupart des activités humaines qui influent sur le cycle de l’eau prennent place à petite échelle, celle des réservoirs ou des périmètres d’irrigation, et les forçages atmosphériques limitent la résolution d’exécution des LSM. La première étape consiste donc à construire un forçage atmosphérique à plus haute résolution. Pour aborder ce défi, nous combinons un jeu de données issu d’observations avec les résultats de modèles atmosphériques à l’échelle kilométrique. Ces derniers permettent de désagréger les observations selon des champs atmosphériques cohérent spatialement et en altitude.
Informations supplémentaires
Lieu
École Polytechnique – Amphi Poisson – Route de Saclay 91128 Palaiseau
Visio
https://cnrs.zoom.us/j/91655316620?pwd=WEdVSk5KSlhhY2FlS2lpVDVJWmlMQT09
La soutenance aura lieu en anglais.
Composition du jury
- Maria-Helena Ramos, Directrice de recherche, INRAE (Unité HYCAR), Rapporteur
- Joan Cuxart Rodamilans, Professeur émérite, Universitat de les Illes Balears, Rapporteur
- Catherine Ottlé, Directrice de recherche, LSCE, Examinatrice
- Stefan Kollet, Professeur des universités, Universität Bonn, Forschungszentrum,Jülich, Examinateur
- Pere Quintana Segui, Directeur de recherche, Observatori de l’Ebre (Universitat Ramon Llull – CSIC), Examinateur
- Jan Polcher, Directeur de recherche, LMD, Directeur de thèse
- Sophie Bastin, Chargée de recherche, LATMOS, Co-directrice de thèse