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Soutenance de thèse

Isma Abdelkader Di Carlo

LSCE

Lien entre la variabilité tropicale aux échelles interannuelles à multi-décennales et l’évolution du climat moyen au cours de l’Holocène

Date 13/03/2024 13:00
Diplôme Université Paris-Saclay
Lieu ENS - 24 Rue Lhomond 75005 Paris Salle Claude Froidevaux - E314

Résumé

La variabilité tropicale est caractérisée par El Niño-Southern Oscillation (ENSO), qui prend forme dans l’océan Pacifique équatorial. L’évolution d’ENSO sous le changement climatique reste incertaine. Je me suis intéressée aux derniers 6000 ans, de l’Holocène moyen à aujourd’hui, pour mieux comprendre l’évolution d’ENSO au cours du temps, dans un climat relativement différent du nôtre. J’ai regardé de plus près la diversité des événements El Niño, ses changements de téléconnexions avec un autre mode de variabilité de l’océan Indien, caractérisé par un dipôle entre l’est et l’ouest. Des simulations transitoires des 6000 dernières années ont servi de support aux analyses, ainsi que des reconstructions de la variabilité à partir d’archives paléoclimatiques comme les coraux, les foraminifères, les bivalves et les spéléothèmes dans le secteur indonésien.

Dans une première partie, je montre que le changement de température des eaux issue du Pacifique sud, qui alimentent la thermocline équatoriale, n’est pas suffisant pour expliquer l’évolution d’ENSO.

Ensuite, j’explique que les métriques utilisées pour la description de la diversité des événements ENSO doivent être utilisées avec précaution car basées ou calibrées sur la période actuelle. En effet, j’ai montré que deux méthodes actuelles donnent des résultats différents sur les derniers 6000 ans. Mais en regardant de plus près les changements spatiaux de la variabilité d’ENSO, chaque méthode raconte la même histoire : la variabilité d’ENSO s’est étendue à l’est et l’ouest du Pacifique équatorial depuis 6000 ans.

Dans une autre partie, j’ai regardé comment les téléconnexions entre ENSO et le dipôle de l’océan Indien varient par rapport aux paramètres orbitaux sur les deux derniers millions d’années. J’établis que c’est la position de la planète autour du soleil qui joue le rôle le plus important. J’explique que, sur des temps très longs, la variabilité d’ENSO est maximale quand elle est minimale pour le dipôle de l’océan Indien, et inversement. En revenant à l’Holocène, je montre que les téléconnexions atmosphériques ont sûrement eu un rôle plus important pour les changements simulés sur les derniers 6000 ans. La comparaison aux archives paléoclimatiques confirme le rôle de la téléconnexion atmosphérique mais souligne la complexité régionale de l’Indo-Pacifique.

Dans cette thèse, je mets en valeur l’importance de l’utilisation de simulations climatiques et transitoires longues, qui peuvent donner des apports cruciaux pour mieux comprendre les changements de variabilité du climat. Je montre aussi comment de telles simulations peuvent être appropriées pour comparer aux archives paléoclimatiques.

Informations supplémentaires

Lieu
École Normale Supérieure
24 Rue Lhomond 75005 Paris
Salle Claude Froidevaux – E314

En visio
https://uvsq-fr.zoom.us/j/91333076401?pwd=UHBtenJtZWF2eENIZ1ljNWZnWjk3dz09

Composition du jury

  • M. Matthieu LENGAIGNE, MARBEC, IRD, Université de Montpellier – Rapporteur & examinateur
  • Mme. Laurence VIDAL, CEREGE, Aix Marseille Université – Rapportrice & examinatrice
  • M. Franck BASSINOT, LSCE, Université Paris-Saclay – Examinateur
  • M. Thibaut CALEY, Bordeaux INP, UMR CNRS 5805 EPOC, Université de Bordeaux – Examinateur
  • M. Jérôme VIALARD, IRD, Sorbonne Université – Examinateur