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Séminaire

Arts & sciences face au changement climatique : vers de nouveaux imaginaires ?

Chloé Latour & Charlotte Mariel

Nouvelle séance du séminaire « Changement Climatique : Sciences, Sociétés, Politique » co-organisé par le Centre Alexandre Koyré et l’École Normale Supérieure (CERES).

       

Date de début 24/10/2025 14:00
Date de fin 24/10/2025
Organisateur Centre Alexandre-Koyré (Hélène Guillemot, Aglaé Jézéquel, Amy Dahan)
Lieu ENS, Amphi Jaurès - 45, Rue d'Ulm - Paris 5e

Description

Chaque séance du séminaire aborde une même question vive relative au changement climatique avec deux présentations relevant tant des sciences de la nature que des sciences sociales. Interviendront aussi des experts et des acteurs politiques, économiques ou de la société civile.

https://ceres.ens.fr/?Seminaire-Changement-climatique-sciences-societes-politique


 

Chloé Latour, co-directrice l’association S-compagnie/Université des terrestres
Des « nouveaux imaginaires » aux « conditions d’habitabilité », une autre manière d’articuler arts et sciences dans un contexte de Nouveau régime climatique.

L’apport du champ disciplinaire des « sciences and technology studies » (STS), développés dans les années 80 par Madeleine Alkrich, Michel Callon, Bruno Latour, et Antoine Hennion au Centre de Sociologie de l’Innovation de Mines Paris Tech a bouleversé la manière d’articuler les notions de sciences, de sociétés et de politiques – Aujourd’hui, cette approche peut-elle être nourrissante pour faire face au changement climatique et générer de « nouveaux imaginaires » ? Plus particulièrement, la théorie de l’acteur-réseau, plus connue sous le nom de ANT (Actor-network Theory), articulée à une pratique des arts vivants et des sciences de la terre, permet-elle d’« écologiser » la vision de nos terrains de vie ? Comment les arts et les sciences permettent ils d’équiper les citoyens de nouvelles compétences qui changent leur manière d’habiter le monde et redonne des capacités d’agir politiquement ?

L’intervenante partagera les différents protocoles artistiques, scientifiques et politiques développés par le collectif S-composition/Université des terrestres. La question des « nouveaux imaginaires » sera discutée au regard, notamment des expérimentations menées avec le philosophe Bruno Latour dans le projet Où atterrir ? et le rôle de dramatisation joué par la notion de « Nouveau régime climatique ».


 

Charlotte Mariel, doctorante à l’Université Gustave Eiffel, Laboratoire LISAA – Littérature Savoirs & Arts
L’art face au changement climatique : représentations de liens de causes à effets, spectre de problèmes et d’enjeux

Dans le contexte des crises environnementales, le monde de l’art manifeste une porosité croissante envers les sciences (appropriation, collaboration, co-création etc.). Dans quelles mesures les artistes, par leurs œuvres, leurs discours et expositions, contribuent-ils à redéfinir l’art en tant qu’arène de publicisation, de circulation, d’échange, de médiation et de sensibilisation ? Quelles places jouent l’expérience et les émotions dans la sensibilisation aux problèmes et enjeux environnementaux ?

Le couple géosphère-biosphère constituera un cadre scientifique pour aborder le rôle de l’art face aux crises écologiques et climatiques, et analyser la manière dont les artistes représentent les problèmes (surexploitation des ressources naturelles, artificialisation des sols, pollution de l’air, de l’eau et des sols, réchauffement climatique, fonte de la cryosphère, perte de biodiversité…) et des enjeux socio-écosystémiques (garantir l’accès à l’eau potable, sortir des énergies fossiles, sobriété, gouvernance mondiale pour limiter les émissions de GES, préservation de la biodiversité…).

Au confluent des arts contemporains et des sciences, l’analyse d’un corpus d’œuvres permettra de mettre en évidence les intentions et les stratégies par lesquelles les artistes rendent perceptibles des phénomènes souvent invisibles, lents ou complexes, mais aussi cherchent à impliquer et faire participer les publics. L’analyse du corpus rendra compte des problèmes en oscillant entre une sémiotique des causes du changement climatique et celle des effets (que les artistes dénoncent de manière parfois choquante ou provocatrice), ainsi que les enjeux que les artistes interrogent autour de la sobriété des dispositifs et des matériaux, de formes de soin, de préservation des glaciers et de la biodiversité, ou encore de la simulation ou de la performance sur la gouvernance de l’atmosphère. Ces analyses inviteront ainsi à repenser les relations humain-environnement et le rapport à la « nature », en soulignant paradoxes et ambivalences.

Informations supplémentaires

Les organisatrices : Hélène Guillemot, Aglaé Jézéquel et Amy Dahan

Lieu
La séance se tiendra de 14h à 17h à l’École Normale Supérieure.
Amphi Jaurès
45 rue d’Ulm – Paris 5e
https://indico.in2p3.fr/event/30339/attachments/80364/118070/PlanAccesJaures.pdf