L’excellence scientifique s’est imposée au cours des vingt dernières années comme un mot d’ordre pour les organisations académiques comme pour le personnel, engagés désormais dans une compétition à l’échelle locale, nationale, européenne et mondiale. Au niveau des carrières académiques, la mesure de la « performance » se fonde principalement sur trois critères : la quantification des publications, la réussite aux appels à projet et l’internationalisation.

A priori, ces critères objectifs de recrutement et de promotion devraient être favorables aux femmes compte tenu de leur percée scolaire et académique. Or, l’objectivité mise en avant par des critères d’évaluation standardisés fait l’objet depuis plusieurs années d’un débat important dans le monde anglo-saxon porté notamment par la critique féministe. Compte tenu de ces critiques, plusieurs positions, plus ou moins radicales ou réformistes, sont développées pour rendre compatible « excellence scientifique » et « égalité ».

Lors de ce séminaire, Fanny Gallot et Marion Paoletti, s’appuyant sur la controverse qu’elles ont co-dirigé avec Sophie Pochic dans Travail, genre et société (2024/1), présenteront la montée en puissance de l’impératif d’excellence scientifique, les travaux sur la fausse neutralité de certains critères du point de vue du genre, et les débats en cours sur l’éventuelle mise en compatibilité de ces deux impératifs de l’action publique façonnant l’ESR.

Marion Paoletti est professeure de science politique à l’université de Bordeaux et dirige l’Institut de Recherches Montesquieu. Elle a été chargée de mission « parité, égalité, diversité » de l’université de Bordeaux entre 2014 et 2022 et responsable scientifique du programme RESET (H2020) entre janvier 2021 et décembre 2024.

Elle a travaillé sur la genèse et la mise en œuvre de la parité en politique. Elle a notamment dirigé avec Fanny Gallot et Sophie Pochic la controverse « L’excellence scientifique : piège ou opportunité pour les femmes ? » (Travail, genre et sociétés, 2024/1 n° 51).

Fanny Gallot, historienne, est membre du Centre de recherche en histoire européenne comparée (CRHEC), elle enseigne à l’INSPE de Créteil. Ses recherches portent sur l’histoire du travail – professionnel et domestique – qu’elle envisage dans une perspective intersectionnelle, l’histoire du syndicalisme, des féminismes et des mouvements sociaux. Elle a notamment publié Mobilisées, une histoire féministe des contestations populaires (Le Seuil, 2024). Avec Marion Paoletti et Sophie Pochic, elle a coordonné la controverse « L’excellence scientifique : piège ou opportunité pour les femmes ? »

Lieu
LOCEAN
Salle 417 – Tour 45/55 – 4^e étage

Visio
https://zoom.us/j/93086285638?pwd=dKaCKwh1prT8za6cjgXf2usECKKdki.1