Campagne OBS-Austral • Journal de bord, 1er-7 février 2024


Cette quatrième semaine est marquée par l’arrivée à bord de Audrey, Olivier, Ingrid et Stéphane. Ces quatre membres du projet MARGO étaient présents sur Kerguelen depuis le 13 décembre, principalement à la cabane de la Mortadelle, pour réaliser des prélèvements à terre.

Les MARGOs ont à peine le temps de fêter leurs retrouvailles qu’ils doivent à nouveau se séparer le 1er février. Grigor, Damien, Jennifer, Bruno, François et Stéphane constituent l’équipe MARGOBAY qui embarque sur La Curieuse pour aller opérer plus en amont dans les estuaires.

Au programme : prélèvements et filtrations d’eau de mer, carottage de sédiments et déploiement de pièges à particules et de courantomètre. Les données récoltées permettront de caractériser les apports terrigènes du glacier vers l’océan. Une belle surprise les attendait à leur départ avec la visite d’un groupe d’orques dans la baie du Morbihan. Nous retrouvions nos six camarades le 05 février dans la baie des baleiniers et faisions alors nos adieux à La Curieuse et à son équipage.

 

La Curieuse devant Kerguelen. © Damien Cardinal

 

Groupe d’orques dans la baie du Morbihan. © Damien Cardinal

 

Labo humide sur la Curieuse. © Stéphane Blain

 

Pendant ce temps, le reste de l’équipe MARGO, dite MARGOCEAN, réalise des prélèvements et filtration d’eau de mer dans la baie de la Table au sud, dans la baie Blanche au nord mais aussi plus au large de Kerguelen. Corentin et Antoine profitent également des transits pour prélever de l’eau de surface à l’aide d’un « poisson ». Une fois filtrée, ils mesurent les concentrations en métaux traces. Ces éléments indispensables à la production de phytoplancton sont très limités dans l’océan austral et dépendent beaucoup des apports du glacier.

Dans la nuit du 5 au 6 février, Clara commence à déployer ses cinq premières bouées dérivantes équipées de GPS qui permettront de suivre en direct les courants de surface.

 

Mise à l’eau d’un dériveur GPS. © Héloïse Caraty

 

Deux chaluts attendaient l’équipe THEMISTO et ont comblé leurs rêves les plus fous de Ctenophore beroe. C’est plus de quatre kilogrammes de ces êtres planctoniques luminescents qui ont été pris dans les filets. L’équipe OISO, quant à elle, aura pu montrer ses talents sur une nouvelle station CTD.

Tout le monde à bord reste extrêmement impressionné de cette semaine passée à longer les fjords de Kerguelen, encore sublimés par les jeux de lumière aux levers et couchers du soleil, ou par l’omniprésence de cétacés sur notre trajet. Et comme une cerise sur le gâteau, la dernière station dans la baie Blanche le 7 février nous a laissé le temps d’un petit détour pour observer la fameuse arche de Kerguelen (qui n’en est plus vraiment une depuis son effondrement au début du XXe siècle) avant de commencer à s’éloigner lentement des côtes, pour de nouvelles aventures.

 

L’arche de Kerguelen. © Damien Cardinal

 

Article écrit par Edgar Lenhof (GEO-OCEAN, Brest).

Damien Cardinal


LOCEAN-IPSL