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Soutenance de thèse

Pedro Felipe Arboleda Obando

METIS

Rétroactions des eaux souterraines et de l'irrigation sur le climat passé et futur

Date 22/03/2023 15:00
Diplôme Sorbonne Université
Lieu Sorbonne Université, salle de conférence de l'UFR TEB, tour 46-56, 2e étage

Résumé

Les flux terrestres jouent un rôle important dans le cycle de l’eau et dans l’évolution du climat à différentes échelles de temps. Il est intéressant de noter le contrôle que l’humidité du sol peut exercer sur l’évapotranspiration, puisqu’une anomalie de la première peut induire une perturbation sur la seconde. Cela produit des changements dans l’évolution saisonnière et à long terme des variables climatiques telles que les précipitations et la température. Le couplage entre l’humidité du sol et l’évapotranspiration et ses effets sur le climat ont conduit à se pencher sur les éléments du paysage qui ont un certain effet sur l’humidité du sol. Cette thèse se concentre sur deux d’entre elles : les écoulements descendants des pentes (de surface et souterrains) causés par la topographie d’origine naturelle et les transferts d’eau pour les activités d’irrigation d’origine humaine.

L’un des outils d’étude du climat est l’utilisation de modèles de circulation générale, qui couple un modèle atmosphérique et un modèle de surface terrestre. Les modèles de surface, bien que de plus en plus complexes, ont une représentation limitée ou nulle de l’effet de la topographie sur les flux de surface terrestre et des effets anthropiques sur les ressources en eau. L’objectif de cette thèse est de comprendre l’effet de chaque élément du paysage sur les flux terrestres et sur le climat actuel et futur, en utilisant le modèle de surface terrestre ORCHIDEE, qui fait partie du modèle climatique IPSL.

La première partie de cette thèse utilise une représentation simple des écoulements des pentes dans ORCHIDEE. La maille est divisée en une zone haute et une zone basse pour représenter la topographie, cette dernière étant potentiellement plus humide. LMDZOR, qui couple ORCHIDEE à LMDZ (le modèle atmosphérique de l’IPSL) a été utilisé pour effectuer deux simulations à long terme (entre 1980 et 2100) sous changement climatique, avec et sans écoulement de pente. Les résultats montrent une augmentation de l’humidité du sol et de l’évapotranspiration, une légère augmentation des précipitations et une baisse de la température de l’air. Dans le cadre du changement climatique, les écoulements de pente atténuent une partie des diminutions de l’humidité du sol, de l’évapotranspiration et des précipitations liés au changement climatique, et diminuent légèrement le réchauffement.

La deuxième partie présente un schéma d’irrigation inclus dans ORCHIDEE, pour une utilisation à l’échelle mondiale. La demande en eau est calculée à partir du déficit hydrique du sol et de la surface irriguée. L’approvisionnement dépend des réservoirs naturels sous deux contraintes : un volume laissé disponible pour les écosystèmes (flux écologique) et une répartition de l’eau en fonction des infrastructures locales existantes. Le nouveau schéma a été testé en mode offline (forcé avec les données météorologiques). La comparaison avec les données observées montre que l’inclusion de l’irrigation diminue les biais négatifs de modélisation pour l’évapotranspiration mais augmente les biais positifs pour l’indice de surface foliaire (sauf dans les zones d’irrigation intensive où le biais négatif de l’indice diminue). De même, l’irrigation diminue le débit des grands fleuves, mais cela ne conduit pas à une meilleure représentation de la dynamique du débit par rapport aux observations.

Les résultats montrent que les éléments du paysage augmentent certains flux des bilans hydriques et énergétiques et, pour les écoulements de pente, atténuent une partie des diminutions dues au changement climatique. Dans le cas de l’irrigation, des simulations onlines sont nécessaires pour connaître son effet sur l’évolution des variables hydroclimatiques dans le cadre du changement climatique. De plus, il est nécessaire de considérer les effets conjoints des deux éléments du paysage, ce qui demande d’inclure les flux de pente et l’irrigation dans une nouvelle version d’ORCHIDEE.

Informations supplémentaires

Lieu
Sorbonne Université, campus Pierre et Marie Curie
4, place Jussieu 75005 PARIS
Salle de conférence de l’UFR TEB, tour 46-56, 2e étage

En visio
https://us02web.zoom.us/j/84618212151?pwd=YWpBeHhFVHY1eVNnQlFJcDJWMFhCUT09

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Composition du jury

  • M. Gonzalo MIGUEZ-MACHO, Facultad de física, Universidad de Santiago de Compostela, rapporteur
  • Mme Isabelle BRAUD, UR Riverly INRAE, rapporteur
  • Mme Sandrine ANQUETIN,  Université Grenoble Alpes, examinatrice
  • M. Olivier BOUCHER, LMD, Sorbonne Université, examinateur
  • M. Aaron BOONE, CNRM-GAME (URA CNRS & Météo-France), GMME/MOANA, examinateur
  • Mme Agnès DUCHARNE, METIS, Sorbonne Université, directrice de thèse
  • Mme Frédérique  CHERUY, LMD, Sorbonne Université, invitée