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Séminaire

Gaia et les limites de la planète, entre sciences du climat et sciences du système Terre

Sébastien Dutreuil et Ferhat Taylan

Nouvelle séance du séminaire « Changement Climatique : Sciences, Sociétés, Politique » co-organisé par le Centre Alexandre-Koyré (EHESS-CNRS) et l’ENS (CERES).

       

Date de début 08/11/2024 14:00
Date de fin 08/11/2024
Organisateur Centre Alexandre-Koyré (Hélène Guillemot, Aglaé Jézéquel, Amy Dahan)
Lieu ENS, Amphithéâtre Galois, 45, Rue d'Ulm - Paris 5e

Description

Sébastien Dutreuil, philosophe, Centre Gilles-Gaston Granger
Quelle est la nature de la Terre ? » – Quelques réflexions sur la place et le rôle des sciences de la Terre pour le cadrage de la question climatique.

Dans un livre récent, Dipesh Chakrabarty oppose l’unicité de la planète Terre comme entité géologique, climatique, naturelle à la diversité des mondes humains, sociaux, économiques, politiques – One planet, many worlds. Chakrabarty hérite des « sciences du système Terre » l’unicité de la planète – les sciences du système Terre ont en effet su s’imposer, dans le débat public, comme les sciences dominantes pour dire la nature de la Terre, et la place des sciences comme guides, intendantes et gestionnaires des limites de la Terre.

À partir d’une histoire des sciences du système Terre, et, plus largement, des manières de penser la Terre au sein des géosciences depuis les années 1950, l’objectif de cette présentation sera de nuancer l’unicité de la « planète » en montrant la nécessité de pluraliser les conceptions de la « nature de la Terre » dont nous héritons des sciences, et la diversité des cadrages de la question climatique qui s’ensuit. J’insisterai en particulier sur les différences entre le cadrage hérité de la physique du climat, et celui des sciences du système Terre. Ce parcours conduira, en conclusion, à quelques pistes réflexives sur la place des sciences humaines et sociales, et plus spécifiquement des science studies au sens large, vis-à-vis des sciences.

 


 

Ferhat Taylan, philosophe, Université Bordeaux Montaigne
Question climatique, éco-malthusianisme et redéfinition des limites (1972-1992)

Comment la lente prise en compte du changement climatique a transformé la question – plus ancienne – des limites écologiques de la planète ? En effet, après la Seconde Guerre mondiale, le courant « éco-malthusianiste » postule que la surpopulation humaine serait la principale menace pour la planète et ses ressources limitées, impliquant selon ses représentants de limiter l’immigration et la « surpopulation » des pays du Sud. Or, la question climatique semble transformer cette manière éco-malthusianiste d’aborder les limites de la planète, car plutôt que de penser un stock limité de ressources, il s’agit désormais de penser un déséquilibre des flux.

Ainsi, des travaux de Club de Rome à la Conférence de Rio et au premier rapport de GIEC en 1990 suggérant l’existence des seuils écologiques ou de tipping points, on tentera de suivre les transformations du concept éco-malthusien des limites à l’aune de la question climatique.

Informations supplémentaires

Les organisatrices : Hélène Guillemot, Aglaé Jézéquel et Amy Dahan

Lieu
La séance se tiendra de 14h à 17h à l’École Normale Supérieure
Amphithéâtre Galois
45 rue d’Ulm – Paris 5e