Résilience et durabilité du Bassin du Congo : du passé au futur


Un résumé exécutif du rapport d’évaluation 2025 (à paraître début 2026) a été publié lors de la COP30 au Brésil. Il présente 16 messages clés et offre la première vue d’ensemble complète de la dynamique géologique, écologique et socio-économique du Bassin du Congo.

S’étendant sur 3,46 millions de kilomètres carrés, le Bassin du Congo est le « Cœur Vert » de l’Afrique. Ses forêts, savanes, marécages, écosystèmes montagneux et les plus grandes tourbières tropicales du monde régulent les précipitations, les cycles de l’eau et le climat bien au-delà de la région. Abritant plus de 10 000 espèces de plantes, 400 mammifères, 1 000 oiseaux et 700 espèces de poissons, le Bassin du Congo est l’un des réservoirs de biodiversité les plus riches de la planète et constitue le plus grand puits de carbone tropical. Ses tourbières à elles seules stockent environ 30 milliards de tonnes de carbone, essentielles à la stabilité climatique mondiale.

Depuis plus de 650 000 ans, les humains ont géré et façonné ces paysages. Cependant, l’activité humaine depuis la colonisation a apporté l’exploitation forestière industrielle, l’exploitation minière, l’exploration pétrolière et l’expansion urbaine. Les pratiques non durables, les conflits persistants et les risques climatiques croissants poussent les écosystèmes et les moyens de subsistance du Bassin du Congo vers des seuils critiques. Malgré des décennies de progrès dans la gestion forestière et la conservation, le développement durable reste précaire. Les experts avertissent que la résilience future du Bassin du Congo dépendra d’une gouvernance renforcée, d’un financement équitable et prévisible, d’une gestion communautaire, d’investissements adéquats et à long terme dans la science, ainsi que d’un effort mondial pour réduire les émissions de carbone et lutter contre le changement climatique.

Le Rapport d’Évaluation 2025 du Bassin du Congo, intitulé « Résilience et Durabilité du Bassin du Congo : du passé au futur », réunit des scientifiques de premier plan et des experts régionaux pour synthétiser les connaissances disponibles et tracer une voie durable pour l’avenir. À travers 39 chapitres organisés en quatre sections, le rapport retrace l’histoire écologique et humaine du Bassin du Congo, documente les principaux changements environnementaux et met en avant des solutions innovantes de développement durable. Le rapport décrit le Bassin du Congo comme le « moteur vert » du continent africain, vital pour soutenir les moyens de subsistance, la biodiversité et le climat, et propose des voies pour protéger le capital naturel tout en renforçant le développement durable.

Il avertit que la poursuite de son exploitation érodera davantage l’un des écosystèmes tropicaux les plus importants du monde, compromettant la stabilité régionale, voire continentale, ainsi que les objectifs climatiques mondiaux. Dans le même temps, le Science Panel for the Congo Basin (SPCB) souligne le potentiel du Bassin du Congo à stimuler les stratégies de développement fondées sur la nature en Afrique, mettant en avant les opportunités de gestion durable et d’optimisation de l’utilisation des ressources existantes. Il lance un appel à l’action pour un financement fiable et des investissements équitables dans le développement durable des nations du Bassin du Congo, identifiant les lacunes urgentes en matière de connaissances et les priorités de recherche pour orienter les politiques, les investissements et les efforts de conservation futurs.

 

Pour en savoir plus

Le Science Panel for the Congo Basin (SPCB)
Lancé à la COP28, SPCB est le premier organe scientifique indépendant dédié à l’évaluation des écosystèmes de la région, de leur état et des menaces auxquelles ils font face, afin de guider les politiques de développement durable et de conservation. Le Panel réunit plus de 180 scientifiques et est coprésidé par Bonaventure Sonké (Université de Yaoundé I, Cameroun), Lydie-Stella Koutika (Centre de Recherche sur la Durabilité et la Productivité des Plantations Industrielles, République du Congo) et Corneille Ewango (Université de Kisangani, RDC).
https://www.spcongobasin.org

Le Sustainable Development Solutions Network
Le Réseau des Solutions pour le Sustainable Development Solutions Network (SDSN) travaille sous les auspices du Secrétaire général des Nations Unies pour mobiliser les universités, les groupes de réflexion et les centres de recherche afin de faire progresser les Objectifs de Développement Durable (ODD) et l’Accord de Paris. Créé en 2012 par l’ancien Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et l’économiste Jeffrey Sachs, SDSN promeut des solutions fondées sur des preuves, l’analyse des politiques, l’éducation et la coopération mondiale à l’intersection de la science, des politiques et de la pratique.
https://www.unsdsn.org/

Le Centre de Ressources COP30 du SDSN
https://www.unsdsn.org/resources/cop-resource-hub/

Contacts

Anne-Marie Lézine


Laboratoire d'océanographie et du climat : expérimentations et approches numériques, LOCEAN-IPSL