La course contre l’effondrement à Iakoutsk


Dans les régions sub-arctiques, où les températures sont négatives pendant toute l’année, le sol reste gelé en permanence et forme une structure appelée pergélisol. Celui-ci peut subsister pendant plusieurs cycles interglaciaires et la couche gelée est alors épaisse de plusieurs centaines de mètres.

Ainsi, des villes comme Iakoutsk (ville de 300 000 habitants en Sibérie orientale) pouvaient profiter de ce sol très solide pour construire des bâtiments aux fondations peu profondes. Aujourd’hui, le réchauffement climatique entraîne le dégel du pergélisol : la glace contenue dans ses pores et fractures fond et le sol s’affaisse.

En 2021, 40% des infrastructures russes construites sur du pergélisol avaient été endommagées. Cela peut provoquer des catastrophes environnementales comme le déversement de pétrole à Norilsk en mai 2020. Le coût total des dégâts est estimé à 67 milliards de dollars en 2050.

Par ailleurs, le dégel de la matière organique la rend accessible aux micro-organismes décomposeurs qui émettent alors des gaz à effet de serre, ce qui accélère le réchauffement climatique après quelques décennies.

De plus, des virus présents dans les corps d’animaux morts conservés par le gel se libèrent et peuvent provoquer des épidémies dans le monde vivant. En 2016, un troupeau de rennes et un enfant sont décédés de l’anthrax.

Clémence Daigre


IPSL et LMD-IPSL