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Expédition océanographique SAMBA/SAMOC – MSM60 : Mieux comprendre comment la machine océan régule notre système climatique

SAMBA/SAMOC  - MSM60 est une campagne océanographique de mesures (début le 4 janvier, fin le 2 février 2017) qui vise à apporter de nouveaux éléments quantitatifs sur les processus qui règlent l’absorption de chaleur et du CO2 entre les océans Austral et Atlantique, région particulièrement turbulente et inexplorée, ainsi qu'à quantifier le rôle de ces processus sur le changement climatique.


L’océan joue un rôle crucial dans les équilibres terrestres et, en particulier, dans notre système climatique par ses échanges radiatifs, mécaniques et gazeux continuels avec l’atmosphère. Aujourd’hui, à l’ère du changement climatique d’origine anthropique, son rôle est d’autant plus essentiel car il absorbe, stocke et distribue le surplus de chaleur (plus de 90%) ainsi qu’une partie importante du CO2 (25%) générés par les activités humaines. Une connaissance fine de l’océan est donc essentielle pour comprendre le fonctionnement du système climatique dans toute sa complexité et être à même de prévoir et s’adapter à ses changements. Or l’océan est un milieu très vaste (il couvre les deux tiers de notre planète) et il est impénétrable, en particulier à la lumière et à tout rayonnement électromagnétique. Ainsi, même à l’ère des explorations spatiales les plus abouties technologiquement et lointaines, les mesures satellitaires ne nous informent que sur ses propriétés de surface et donc l’observation de l’océan reste un défi contemporain et essentiel pour l’humanité. Cette observation ne peut que s’effectuer en mesurant l’océanin situ, donc par des navires, des mouillages et des instruments autonomes. Ceci à travers des situations météorologiques extrêmes et avec la contrainte technologique de devoir effectuer des mesures de grande précision à des pressions extrêmes.


Système de prélèvement d'échantillons d'eau de mer CTD/Rosette. Ce système permet d'attendre des profondeurs de 6000 m et d'échantillonner l'eau de mer avec des capteurs de grande précision.


Les équipes scientifiques internationales travaillent ensemble depuis le début des années 90 pour chercher à relever ce défi scientifique et technologique. Ainsi beaucoup de progrès ont été accomplis, notamment par la mise en œuvre du programme international des flotteurs profilants autonomes Argo , qui depuis les années 2000 nous informent sur les propriétés physiques et leurs variations dans les premiers 2000 m de profondeur de l’océan ouvert. Cependant, notre connaissance sur l’océan profond, ainsi que près des pentes continentales ou sous la banquise reste extrêmement limitée. C’est pourquoi les campagnes océanographiques sont et resteront un moyen indispensable pour continuer à avancer sur notre connaissance du milieu océanique et sur l’évolution de notre système climatique.


Le 4 janvier, le navire quitte le port du Cap (Afrique du Sud) et son magnifique paysage avec notamment, la Montagne de la Table (en arrière plan) et le Cap de Bonne Espérance.

Ce défi est particulièrement important à relever dans les bassins océaniques de l’hémisphère sud, historiquement très peu échantillonné, et en particulier à la lisière entre les océans Austral et Atlantique, qui, bien que distante de l’Europe, est un passage clé pour la circulation globale de l’océan et le climat de la Terre. C’est pourquoi, dans le cadre du projet Européen Horizon 2020 AtlantOS et l’initiative internationale SAMOC , une forte priorité à été donnée à cette région océanique et une campagne océanographique internationale a pu être mise en place. Cette campagne a pris le départ du Cap (Afrique du Sud) le 4 janvier à bord du navire océanographique Allemand Maria S. Merian, sous la responsabilité de J. Karstensen ( GEOMAR , Kiel, Allemagne) et S. Speich ( LMD / IPSL , Département de Géosciences , Ecole normale supérieure , Paris, France), pour relier le Brésil et effectuer, à 34°30’S et pour la première fois, des observations en continu sur les premiers 1200 m de profondeur de l’océan, et dans plus de 100 stations océanographiques, en mesurant les paramètres physiques et biogéochimiques de l’océan sur toute sa profondeur, en effectuant des observations atmosphériques fines et en déployant 13 nouveaux flotteurs Argo. A bord travaille une équipe internationale de 22 scientifiques, dont 15 femmes, provenant de 8 pays différents. SAMBA/SAMOC se terminera à l'arrivée du navire prévue le 2 février à Montevideo en Uruguay.


Cette expédition scientifique pourra apporter des nouveaux éléments quantitatifs qui nous permettrons de mettre en lumière les processus qui règlent l’absorption de chaleur et du CO2 par l’océan dans cette région particulièrement turbulente et inexplorée ainsi que de quantifier leur rôle sur le changement climatique. Cette expédition permettra aussi de bâtir les bases pour un réseau d’observation permanent de l’Océan Atlantique, lequel devra permettre une surveillance en continu à la fois de l’océan côtier et de l’océan ouvert ainsi que des processus physiques, géochimiques et des écosystèmes, afin de mieux préserver le milieu marin, en prédire ses changements et s’y adapter.


L'équipe de 22 scientifiques provenant de huit pays différents, qui ont embarqué sur le navire de recherche Allemand Maria S. Merian pour mesurer les propriétés physiques, chimiques, biologiques sur toute la colonne d'eau de l'océan et effectuer, en parallèle, des mesures de l'atmosphère susjacente.


Contact chercheur :

Sabrina Speich , LMD/IPSL

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