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Soutenance

Tristan Vadsaria (LSCE)

Titre : Identifier et modéliser les facteurs ayant contribué à la formation du dernier épisode de sapropèle en mer Méditerranée

Date et heure : Le 17-12-2018 à 14h00

Type : thèse

Université qui délivre le diplôme : UVSQ

Lieu : Amphithéâtre Galilée (bâtiment 713 de l'Orme des Merisiers, CEA)
Membres du jury :

Mme Anne MOUCHET: Chercheuse Sénior, Université de Liège - Rapporteur

Mme Kazuyo TACHIKAWA: Directrice de recherche, Université Aix-Marseille - Rapporteur

M Uwe MIKOLAJEVICZ: Directeur de Recherche, Max Planck Institute for Meteorology - Examinateur

M Eelco ROHLING: Professeur, Australian National University - Examinateur

M Giuseppe SIANI: Professeur, Université Paris Sud - Examinateur

M Gilles RAMSTEIN: Directeur de recherche LSCE/CEA - Directeur de thèse

M Jean-Claude DUTAY: Directeur de recherche LSCE/CEA - CoDirecteur de thèse

M Laurent LI: Directeur de recherche LMD/CNRS - CoDirecteur de thèse

Résumé :

Depuis la fermeture du passage qui reliait la proto-Méditerranée à l’océan indien, il y a environ 14 Ma, celle-ci devient une mer semi fermée avec une seule connexion à l’océan mondial par Gibraltar. C’est dans ce contexte que se produisent des crises anoxiques régulières, les sapropèles. La forte concentration de matière organique caractérisant les dépôts de sapropèle, suggère une réduction drastique de la ventilation océanique profonde, ainsi qu'une activité biologique accrue permettant l’accumulation de la matière organique pendant plusieurs milliers d’années. L'amplification de la mousson africaine et du débit du Nil, associée aux changements d’insolation par la variation de la précession orbitale, permettait de déclencher les sapropèles. Cependant, même si cette explication semble robuste, notamment par la corrélation entre la fréquence des sapropèles et celle de l'indice de précession, ces épisodes se produisent dans des contextes climatiques très différents. C'est particulièrement le cas du dernier sapropèle, le « S1 », le plus étudié, intervenu entre 10.5 et 7 ka BP, se produisant à la fin du dernier épisode glaciaire. De récents travaux ont montré que la chronologie des enregistrements entre la variation de la précession et l’amplification de la mousson Africaine, ne concordait pas avec celui du dépôt du S1. Ainsi d’autres facteurs, notamment la montée du niveau marin et les perturbations hydrologiques associées à la fonte non linéaire des calottes glaciaires, auraient favorisé la crise anoxique des eaux profondes. Dans cette thèse nous nous proposons, avec l’outil de la modélisation numérique, de revisiter le rôle de la contribution du Nil pendant le S1 mais aussi d’autres facteurs potentiellement plus déterminants. D’une part nous avons tiré avantage des récentes recherches effectuées sur l’εNd pendant la période du S1, en modélisant la distribution océanique de traceur en réponse à une augmentation du débit du Nil. D’autre part, afin d’inclure le plus de mécanismes contributeurs au S1, nous avons développé une plateforme de modélisation globale-régionale pour représenter le climat Méditerranéen, ainsi que sa circulation océanique pendant le début de l’Holocène, période du dépôt du S1. Enfin, grâce à cette plateforme, nous avons évalué la contribution de la fonte de la calotte glaciaire eurasiatique via la mer Noire, et son impact sur le bassin Méditerranéen oriental. Les résultats de cette thèse montrent premièrement comment 1) la modélisation de l’εNd est un indicateur approprié des changements de circulation initiés par le Nil, et dont le signal simulé est corroboré par les données existantes. Notre plateforme de modèle a permis 2) la simulation et l’identification, à un coût numérique moins important que le couplage océan-atmosphère, des changements hydrologiques majeurs du bassin Méditerranéen pendant le début de l’Holocène. Enfin,3), le sapropèle S1 est directement affecté par les perturbations hydrologiques associées à la fonte de la calotte eurasiatique préalablement à l’augmentation des moussons. Nous avons quantifié leur rôle respectif dans la déstabilisation de la ventilation profonde, et permis l’installation de conditions favorables au développement du sapropèle S1.

Contact :
tristan.vadsaria@lsce.ipsl.fr
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