Soutenance
Kristan Cuny-Guirriec (LSCE)
Date et heure : Le 27-02-2020 à 14h00
Type : thèse
Université qui délivre le diplôme : Université Paris-Saclay
Lieu : Orme des merisiers, salle Galilée (Bât 713), à côté du Bâtiment ICE
Claire Rollion-Bard (IPGP, Paris) - Rapportrice
Thierry Corrège (EPOC, Université de Bordeaux) - Rapporteur
Mary Elliot (LPG, Université de Nantes) - Examinatrice
Matthiey Roy-Barman (LSCE, Université de Versailles) - Examinateur
Eric Douville (LSCE, CEA) - Directeur de thèse
Paolo Montagna (CNR ISMAR, Université de Bologne) - Co-directeur de thèse
Edwige Pons-Branchu (LSCE, Université de Versailles) - Invitée
La calibration du paléo-thermomètre Li/Mg a ici été revisitée pour 15 espèces de corail mises en culture ou issues de contextes environnementaux variés, allant des régions tropicales aux eaux profondes Antarctiques. Ces travaux de thèse ont montré que ce nouveau proxy retrace bien toute la gamme de température de l’océan allant de -1 à 29°C, avec une précision de l’ordre de ± 1,0°C. Cependant, la présence dans le squelette de matière organique ou de calcite diagénétique peut biaiser les températures reconstruites. Il a également été montré que ces effets peuvent être corrigés par un nettoyage chimique adapté ou par des analyses spécifiques à micro-échelle. Une analyse des données Li/Mg dans les coraux tropicaux indique que les incertitudes de reconstruction sont plus élevées pour les eaux de surface chaudes et soumises aux variations saisonnières des facteurs environnementaux (SST, lumière, précipitations, etc.). Les processus de calcification ou le mode de croissance de ces espèces à zooxanthelles, contrôlés par leur localisation (lagon) et par les variations saisonnières, semblent altérer la précision du traceur Li/Mg. Toutefois, en combinant les rapports élémentaires Li/Mg et Sr/Ca dans une approche multi-traceurs, ces incertitudes peuvent être considérablement réduites, de l’ordre de ± 0,6°C. En première application et après analyse de calibrations globales ou locales, l’évolution historique des températures a été retracée à partir d’une colonie de Siderastrea siderea prélevée vivante en Martinique. La série temporelle obtenue couvrant les 2 derniers siècles trace clairement le réchauffement climatique en cours dans la région des Caraïbes, en accord avec les données existantes. Une seconde application concerne l’utilisation du Li/Mg dans des coraux profonds fossiles de la Mer Méditerranée et permet de reconstruire l’évolution des températures depuis 55 000 ans des eaux intermédiaires de la Méditerranée, tracées particulièrement froides au LGM, et cela en réponse au dernier cycle glaciaire/interlgaciaire.
kristan.cuny@lsce.ipsl.fr