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Soutenance

Emilie Capron (LSCE)

Titre : L’air piégé dans les glaces polaires : contraintes chronologiques et caractérisation de la variabilité climatique rapide

Date et heure : Le 27-09-2010 à 14h00

Type : thèse

Université qui délivre le diplôme :

Lieu : CEA, Orme des Merisiers, Amphithéâtre Bloch (bât. 772) 91191 Gif Sur Yvette
Membres du jury :

M. Thomas Blunier : rapporteur
M. Eric Wolff : rapporteur
M. Philippe Bousquet : examinateur
Mme Patricia Martinerie : examinatrice
M. Jerry McManus : examinateur
Mme Amaelle Landais : co-directrice de thèse
Mme Valérie Masson-Delmotte : directrice de thèse

Résumé :

Les régions polaires sont particulièrement touchées par le changement climatique actuel, en raison des mécanismes d’amplification qui y opèrent. Les forages de glace en Antarctique et au Groenland sont des témoins précieux des variations paléoclimatiques locales et donnent aussi accès à des informations sur les modifications environnementales des latitudes plus basses.

Ce travail de thèse repose sur l’obtention d’informations délivrées par l’air progressivement emprisonné sous forme de bulle lors du processus de transformation de la neige en glace : la composition élémentaire et isotopique de l’air (N2, O2, Ar et Kr) et la concentration en méthane. Nos résultats permettent de progresser sur trois aspects différents mais intimement liés :

  1. L’évolution passée de la structure des névés en Antarctique. La mesure des isotopes du krypton sur le forage profond de Dome C (EDC pour EPIC Dome C) nous permet de mettre en évidence qu’une zone convective de l’ordre de 20-50 m a pu se développer dans le névé en période glaciaire. L’étude conjointe des profils isotopiques de l’azote (d15N) mesurés sur les forages EPICA Dronning Maud Land (EDML) et TALDICE suggèrent que l’évolution de la structure du névé des deux sites ne répond plus de manière simple aux changements du taux d’accumulation en surface lorsque celui-ci dépasse un seuil de 5 ±1.5 cm eq. glace an- 1.
  2. La datation des forages glaciologiques. Nous avons exploité le premier enregistrement de dO2/N2 produit entre 300 000 et 800 000 ans sur l’air piégé dans la glace de EDC. Alors qu’il semble délicat d’utiliser ce signal pour construire une nouvelle datation par calage orbital de ce forage, en particulier pour les périodes de faible excentricité, le dO2/N2 se révèle être un outil pertinent pour tester les limites et les incertitudes de la datation actuelle du forage (EDC3). L’utilisation conjointe des isotopes de l’oxygène atmosphérique et du méthane nous permet d’établir une synchronisation des forages de EDML (Antarctique) et de NorthGRIP (Groenland) couvrant le début de la dernière période glaciaire (75 000-123 000 ans) avec une incertitude inférieure à 400 ans.
  3. Cette datation relative nous permet de décrire les variations climatiques rapides au début de la dernière période glaciaire au Groenland et en Antarctique. Nous mettons en évidence une variabilité climatique sub-millénaire superposée à la succession classique des évènements de Dansgaard Oeschger, i.e. des évènements précurseurs aux évènements rapides, des rebonds climatiques en fin d’interstade. Nous démontrons que le mécanisme de bascule bipolaire entre le Groenland et l’Antarctique est également opérationnel à l’échelle sub-millénaire. Une étude multiparamétrique sur le premier événement abrupt enregistré dans la glace de NorthGRIP (DO25) montre que cet événement caractérise la transition entre la dernière période interglaciaire et la mise en place d’une variabilité abrupte couplant les hautes et les basses latitudes.

L’ensemble de nos résultats établit un lien étroit entre la dynamique climatique rapide à l’échelle millénaire et les composantes à évolution lente qui imposent l’état de base du système climatique (configuration orbitale, volume des glaces).

Contact :
emilie.capron @ lsce.ipsl.fr
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