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Soutenance

Caroline PIERRE (LISA)

Titre : Variabilité interannuelle des émissions d'aérosols minéraux en zone semi-aride sahélienne

Date et heure : Le 07-12-2010 à 14h00

Type : thèse

Université qui délivre le diplôme :

Lieu : Laboratoire Inter-universitaire des Systèmes Atmosphériques (LISA), Faculté des Sciences et Technologie, 61 avenue du Général de Gaulle, 94 CRÉTEIL - Bâtiment L2, salle 010
Membres du jury :


Guy Cautenet (Rapporteur)

Jean-Louis Roujean (Rapporteur)

Hélène Chepfer (Examinatrice)

Eric Mougin (Examinateur)

Patricia de Rosnay (Examinatrice)

Gilles Bergametti (Directeur de thèse)

Béatrice Marticorena (Co-directrice de thèse)

Résumé :


Les aérosols minéraux constituent une des plus importantes sources en masse des aérosols atmosphériques. Ces particules ont différents impacts sur l’environnement : elles exercent un forçage radiatif, et peuvent intervenir dans la chimie hétérogène atmosphérique, ainsi que dans la
dynamique des nuages. Elles jouent aussi un rôle dans la redistribution de matière à l’échelle globale, notamment par leur dépôt loin des zones sources.

L’estimation des quantités d’aérosols minéraux présents dans l’atmosphère, et donc de leurs flux d’émission, qui se font sous l’action du vent en zones arides et semi-arides, demeure l’objet de fortes incertitudes. Si les émissions de particules minérales en zones arides sont relativement
bien contraintes à l’heure actuelle, les processus d’érosion éolienne en zones semi-arides sont plus complexes, en raison notamment de la dynamique des états de surface.

L'objectif de cette étude est de quantifier les émissions d'aérosols minéraux par érosion éolienne en zone semi-aride sahélienne, et plus précisément d'estimer l'impact de la végétation saisonnière sur ces émissions, sans prendre en compte à ce stade les perturbations induites
par l’action de l’homme.

Nous avons mis en œuvre des outils de modélisation pour simuler le couvert végétal saisonnier et l’émission d’aérosols par érosion éolienne. La zone d'étude est la ceinture sahélienne, de 10°N à 20°N et de 20°W à 35°E. Les résolutions spatiales retenues sont de 0.10° à 0.25° et 0.5°, et la résolution temporelle de 1 à 10 jours. Afin de pouvoir tenir compte de
la variabilité interannuelle des phénomènes observés, la couverture temporelle de l’étude est de 4 ans, sur la période 2004-2007.

En régions semi-arides, la disponibilité en eau est le principal facteur limitant le développement de la végétation. Trois produits d'estimation des précipitations issus d’observations satellitaires (CMORPH, RFE2.0 et TRMM3B42) ont donc été comparés entre eux et comparés à des mesures de pluviomètres spatialement interpolées (AGHRYMET), au cours de la saison
des pluies au Sahel. Trois critères de comparaisons ont été définis pour qualifier leur pertinence en termes de dynamique de la végétation (distribution spatiale, fréquence journalière et quantités des
précipitations). Les trois produits sélectionnés montrent un bon accord sur la ceinture sahélienne, et ce pour les trois critères. De plus, le niveau d’accord est stable au cours du temps, de l’échelle
intrasaisonnière à l’échelle interannuelle.

La végétation est simulée avec le modèle STEP, conçu spécifiquement pour reproduire la dynamique de la végétation sahélienne. Les simulations sont réalisées en utilisant en entrée les trois champs de pluie issus de l’étape précédente. Les résultats sont comparés à des observations régionales issues de mesures satellitaires (LAI MODIS). Les critères de comparaisons sont déterminés pour leur pertinence en termes de caractérisation de l'état de la surface (limite nord, dates de démarrage et de maximum, et valeurs du maximum de végétation). Ces comparaisons montrent la capacité du modèle utilisé à reproduire la dynamique régionale
annuelle. Les différentes phases du cycle végétatif sont bien restituées, avec toutefois des réserves sur le démarrage précis de la pousse. Les émissions d’aérosols désertiques sont simulées en utilisant le modèle DPM, qui repose sur la description explicite des processus physiques mis en jeu. Les caractéristiques des états de surface en l'absence de végétation (rugosité, types de sol) sont décrites en se basant sur des produits de surface satellitaires et de données issus de d'analyses géomorphologiques. En période végétative, les caractéristiques du couvert végétal simulé (hauteur, taux de couverture) sont converties en termes de rugosité dynamique de la surface. L’effet de l’humidité gravimétrique de la couche superficielle du sol est également pris en compte. L’impact de ces différents facteurs est alors illustré, notamment les
différences dues à la présence du couvert végétal, en termes d'émissions d'aérosols minéraux, dans une zone définie comme la « frange émissive saisonnièrement végétalisée », et dont l'étendue varie selon l'année et le produit de pluie utilisé en forçage. Pour la période 2004 à 2007, la strate herbacée saisonnière présente ainsi une capacité d'inhibition des émissions de l'ordre de 6 à 26% en masse du flux total annuel de cette frange, qui lui peut varier de 1 à 35 Mt environ.


Mots clés : aérosols minéraux, émissions, érosion éolienne, Sahel, précipitations, produits satellitaires, végétation, simulations, LAI.


Université délivrant le diplôme : Université Pierre et Marie Curie

Contact :
caroline.pierre@lisa.u-pec.fr
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