Soutenance

Les aérosols désertiques sont produits et émis par l’action mécanique qu’exerce le vent sur les sols arides et semi-arides peu végétalisés ou quasi nus. Bien que sporadiques et pulsées, ces émissions constituent une des sources principales d’aérosols atmosphériques. Au cours de leur transport dans l’atmosphère, les aérosols désertiques interagissent avec les rayonnements solaires et telluriques, et participent à la chimie hétérogène et multiphasique. Dans les régions océaniques ou continentales où ils se déposent, ils peuvent intervenir dans des processus biogéochimiques en contribuant à la redistribution des nutriments qui les composent.

Mes recherches portent sur la quantification des flux d’émission et de dépôt des aérosols désertiques, l’analyse de la variabilité qui leur est associée, et la contrainte de leur bilan en masse. Ce travail est un prérequis à toute estimation de leurs impacts. Pour mener mes études, j’ai choisi d’utiliser des outils de modélisation construits sur des représentations explicites des processus à l’échelle de régions d’intérêt. J’ai par exemple étudié la variabilité pluriannuelle des émissions d’aérosols désertiques pour les régions désertiques du nord de l’Afrique et du nord-est de l’Asie, et je me suis penché sur la dynamique de leurs dépôts à l’échelle du bassin méditerranéen occidental. Je me suis appuyé sur les données d’entrée des modèles et de validation disponibles pour ces régions, et quand elles n’existaient pas ou n’étaient pas adaptées, j’ai mis en place des stratégies pour acquérir les données ad hoc. J’ai par exemple choisi de documenter les propriétés des surfaces arides continentales à partir de données satellitaires. Face au manque d’observations directes, j’ai par ailleurs mis en place un réseau de collecteurs pour estimer les dépôts d’aérosols désertiques. J’ai également pu réfléchir au développement de nouvelles méthodes analytiques pour caractériser leurs propriétés physico-chimiques. 

Je compte maintenant m’investir plus fortement sur l’étude des processus de dépôts des aérosols désertiques, notamment sur les mécanismes de lessivage par les gouttes d’eau dans le nuage et sous le nuage, en essayant de distinguer les contributions de ces processus. Dans la continuité des approches que j’ai suivies, ce projet couplerait des approches théoriques et expérimentales.