Soutenance
Françoise Vimeux (LSCE)
Date et heure : Le 26-04-2011 à 14h30
Type : HDR
Université qui délivre le diplôme : Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines
Lieu : LSCE, Bât 701, Pièce 17C, L'Orme des Merisiers, Gif sur Yvette
Pascale Delécluse, Rapporteur
Laurence Eymard, Rapporteur
Pierre Ribstein, Rapporteur
Christian France-Lanord, Examinateur
Paolo Laj, Examinateur
Eric Servat, Invité
Philippe Bousquet, Président du jury
La composition isotopique des carottes de glace (deutérium et oxygène 18) constitue un outil de qualité pour étudier la variabilité climatique passée, et ses mécanismes, à différentes échelles de temps et d'espace. Cependant, dans les régions tropicales et subtropicales, la complexité du cycle de l'eau (convection, recyclage) demande une connaissance précise des relations isotopes-climat pour une interprétation rigoureuse des carottes extraites des glaciers de haute altitude.
Dans une première partie, je détaillerai le travail de calibration que j'ai mené dans les Andes où de nombreuses carottes de glace ont été extraites de l'Equateur au Pérou. L'approche choisie, combinant observations et modélisations, a montré que la composition isotopique des précipitations est fortement contrôlée par le régime de mousson et ne peut donc pas s'interpréter en terme de température comme pour les carottes de plus haute latitude.
Dans une seconde partie, je montrerai comment ce premier travail de calibration appliqué aux enregistrements isotopiques andins nous a permis d'aborder diverses questions relatives à la variabilité climatique passée en Amérique du Sud, des Tropiques à la Patagonie, de la dernière transition glaciaire-interglaciaire à la rupture climatique des années 1970.
J'aborderai enfin les perspectives de ce travail. Je montrerai comment les nouvelles observations isotopiques dans la vapeur d'eau tropicale viendront affiner notre compréhension de la relation isotopes-climat, pour laquelle des verrous subsistent avec les seules observations sur la précipitation. J'expliquerai en quoi ce travail de calibration couplant vapeur d'eau et précipitation va s'ouvrir vers de nouveaux chantiers (Afrique de l'Ouest, Océan Indien) et sur de nouvelles questions relatives i- à la compréhension des processus actuels comme la convection tropicale et la circulation de grande échelle et ii- à l'évaluation des modèles de climat. J'aborderai ensuite les questions paléoclimatiques qui restent en suspend sur le continent sud-américain, en particulier à l'échelle glaciaire-interglaciaire, avec un regard et un questionnement sur les enregistrements manquants qu'il reste à dénicher pour avancer.
Françoise Vimeux, IRD, HSM-LSCE