Soutenance

L’océan est un puits important de CO₂ pour l’atmosphère, absorbant environ 2 GtC/an. Il est constitué de régions qui absorbent ou dégazent du CO₂ assez bien identifiées mais son comportement face à l’augmentation continue de CO₂ dans l’atmosphère reste à déterminer. La difficulté de quantifier de façon précise l’absorption du CO₂ dans l’océan provient, entre autres, de la grande variabilité de la fugacité de CO₂ dans l’océan. Afin de mieux connaître cette variabilité, un capteur pour la mesure de fCO₂ par colorimétrie a été développé pour être installé sur des bouées instrumentées. Parallèlement, l’automatisation de la mesure de fCO₂ par analyse infrarouge a permis d’équiper des navires marchands de systèmes autonomes et de mettre en place des réseaux d’observations de CO₂ dans l’océan.

Le manque de données de fCO₂ dans l’océan a également conduit à la recherche de relations entre fCO₂ et des paramètres plus accessibles, comme la température de surface. Ces relations déterminées pour différentes régions océaniques ont mis en évidence les processus dominant la variabilité de fCO₂ et ont permis d’obtenir des estimations de flux de CO₂ régionalement.

Différentes méthodes d’interpolation (analyse objective, réseau de neurones) ont également été utilisées et ont conduit à des estimations du flux de CO₂ à l’échelle d’une région océanique. En Atlantique nord, le flux calculé suggère un puits de CO₂ plus faible que la climatologie de CO2. Le même résultat est obtenu en déterminant des relations empiriques qui reconstruisent la variabilité de fCO₂ de 1982 à 1998.

Le maintien et le développement des réseaux d’observations de CO₂ mis en place dans le cadre du projet européen CARBOOCEAN, ainsi que la constitution d’une base de données pour l’océan mondial, devraient permettre d’améliorer les estimations du flux de CO₂ à l’interface air-mer. Toutefois, la distribution des observations actuellement disponibles a mis en évidence un manque de données, notamment dans l’Atlantique tropical et l’Atlantique sud. Ces régions seront plus particulièrement étudiées dans les prochaines années, en coopération avec les pays du sud.