Séminaire
Les villes d’Afrique subsaharienne doivent faire face à la fois à une intense croissance démographique, à un manque d’infrastructures d’assainissement des eaux usées et au besoin d’une ressource en eau en quantité et en qualité suffisantes. Afin de caractériser l’impact de l’anthropisation sur les ressources en eau, une approche multi-disciplinaire a été appliquée sur le bassin versant de la Méfou, qui draine Yaoundé, la capitale du Cameroun. Les résidus pharmaceutiques ont été utilisés comme des indicateurs des contaminations d’origine anthropique dues aux rejets des latrines et aux décharges. Une stratégie d’échantillonnages ponctuels et passifs (Polar Organic Chemical Samplers, POCIS) a été mise en place en saison pluvieuse, sur plusieurs points d’eau de rivière et de puits. Une liste de 24 résidus pharmaceutiques (dont 9 métabolites) a été recherchée dans les eaux. En parallèle, une enquête a été réalisée auprès des ménages utilisant les points d’eau échantillonnés, afin de mieux comprendre l’utilisation de ces eaux, leur traitement et leur gestion. La méthodologie employée et les résultats de contamination des eaux sont présentés, afin de dresser un premier bilan relatif à la vulnérabilité de la ressource en eau sur ce site d’étude. Cette approche a permis de contribuer à l'identification des enjeux environnementaux et sociétaux à l'échelle d'une métropole africaine.
thomas.thiebault@upmc.fr