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Séminaire

Titre : Changements passés de la variabilité climatique saisonnière et interannuelle en zone tropicale : une histoire de bivalv
Nom du conférencier : Matthieu Carre
Son affiliation : ISEM Montpellier
Laboratoire organisateur : LOCEAN
Date et heure : 25-10-2016 11h00
Lieu : Campus de Jussieu, salle de réunion du LOCEAN, tour 45/55, 4ème étage
Résumé :

Dans l’optique de rejoindre le LOCEAN prochainement, je présenterai ma recherche dédiée à la reconstruction de la variabilité climatique passée dans la zone tropicale. Les objectifs sont (1) de mettre en perspective les changements climatiques observés actuellement par rapport à la variabilité climatique naturelle à long terme, (2) d’identifier les forçages et les mécanismes qui déterminent cette variabilité, (3) de tester les modèles climatiques utilisés dans les prédictions du GIEC. Alors que la plupart des enregistrements paléoclimatiques reconstruisent l’évolution des conditions moyennes, les enregistrements isotopiques de bivalves fossiles peuvent atteindre une résolution mensuelle permettant de reconstituer le cycle saisonnier et la variabilité interannuelle. Je présenterai les résultats de mes deux principaux projets de recherche sur l’ENSO (El Niño Southern Oscillation) et la mousson Ouest Africaine au Sahel, ainsi que mes perspectives de recherche au LOCEAN.

Dans le Pacifique tropical Est où les bivalves sont aujourd’hui la seule archive permettant de reconstituer quantitativement la saisonnalité des températures et l’activité passée de l’ENSO, les données montrent (1) que l’influence de l’insolation sur l’ENSO était compensée à l’Holocène inférieur par d’autres forçages externes et (2) que l‘ENSO a connu dans le passé des variations significatives de l’asymétrie de ses anomalies probablement due à des changements entre modes « canoniques » et « Modoki ».

Dans la région Sahélienne, l’estuaire du Saloum au Sénégal est un système extrêmement sensible aux variations de précipitation locales et régionales.  Les fluctuations séculaires du budget hydrique ont été reconstituées pour les 1600 dernières années et montrent que, dans cette perspective historique, la situation actuelle représente une sécheresse extrême issue d’une phase abrupte d’aridification depuis 200 ans après un petit âge de glace très humide. La forte anti-corrélation observée entre les conditions d’humidité au Sahel et les températures globales exige une révision de l’influence de la zone de convergence intertropicale sur les précipitations du Sahel à cette échelle de temps.