Accueil > Actualités > Séminaires > Séminaire de Laurie Perrot

Séminaire

Titre : Les Coccolithophores vue de l’espace
Nom du conférencier : Laurie Perrot
Son affiliation : IFREMER
Laboratoire organisateur : LOCEAN
Date et heure : 24-04-2017 11h00
Lieu : UPMC - 4 place Jussieu - 75005 Paris - salle de réunion IPSL - salle du RdC - salle de réunion, T46 RC
Résumé :

Les coccolithophores sont le phytoplancton calcaire le plus abondant de l’océan global. C’est aussi le seul phytoplancton à exercer trois effets de rétroaction vis à vis du climat : pomper et produire du CO2, modifier l’albédo et la couverture nuageuse via sa production du DMS. Comprendre la phénologie de ses blooms et être en mesure d’évaluer leur extension est donc une priorité majeure dans les études du rôle de la pompe biologique dans le changement climatique global. L'algorithme MES (Matière en Suspension) de Ifremer est utilisé pour quantifier les blooms de coccolithophores, ayant une forte capacité de rétrodiffusion, dans la zone Atlantique Nord-Est et dans la mer de Patagonie. L'identification des blooms de coccolithophores est établie par une méthode spectrale, permettant de discriminer la fraction de MES correspondant aux coccolithes du signal total de MES non-algal. Bien qu'il existe une forte discontinuité dans le produit Calcite (algorithme développé par la NASA), et un facteur 4 entre la calcite et l’algorithme ici développé, la forte corrélation entre ces deux produits et la validation avec des observations pigmentaires et taxonomiques montrent que le produit MES est mieux adapté pour quantifier les blooms de coccolithophores.

L'identification des pixels de blooms permet d'évaluer la variabilité des blooms sur 18 ans du Golfe de Gascogne jusqu'au sud de l'Irlande (Atlantique Nord-Est). A échelle saisonnière, les blooms suivent le talus avec une progression vers le nord et une synchronisation. La variabilité interannuelle indique une décroissance des blooms non seulement au Golfe de Gascogne mais aussi en mer de Patagonie (Atlantique Sud-Ouest).  Cette décroissance est contraire aux résultats de la littérature qui montrent une propagation de blooms vers les hautes latitudes et une augmentation de leur intensité durant la dernière décennie. Les raisons de cette diminution du signal bloom de cococlithophores décelée par les MES restent à être identifiées.

Dans le Golfe de Gascogne, les données des campagnes PELGAS ont permis de mettre en évidence une forte corrélation entre le produit MES et la turbidité sur les blooms de coccolithophores. Ainsi la turbidité peut être considéré comme un bon « proxy » pour le suivi des blooms et pour la description de leur structure verticale. Les données hydrologiques in situ montrent une occurrence des blooms dans un environnement moins stratifié, des températures plus froides et une salinité relative forte salinité.

La sensibilité de la méthode satellite face à la présence réelle de blooms de coccolithophores a pu être évaluée grâce aux observations in-situ des campagnes menées dans le Golfe de Gascogne et en mer de Patagonie. Cette sensibilité reste variable car dépendante de nombreux facteurs intrinsèques aux blooms, liés à la proportion coccolithes/coccosphères, à la composition taxonomique des blooms ou à l'état des cellules. Nos résultats suggèrent également que les extensions de blooms de coccolithophores sont sous estimées par les deux méthodes satellitales existantes PHYSAT et Calcite. Notre algorithme ouvre de portes vers sont application à échelle global, à d’autres groupes de phytoplancton et à la possibilité de propager le signal satellite de surface dans toute la couche de mélange.

Contact :

Diana.Ruiz-Pino@locean-ipsl.upmc.fr