Séminaire
L'une des problématiques majeures de la communauté scientifique du climat est la compréhension de la prévisibilité décennale et de ses contraintes. En effet, le débat scientifique actuel porte plus sur notre capacité à prédire que sur l'obtention d'une quelconque prévision.
Étant donnée l'utilisation intensive des Modèles de Circulation Générale Océanique (OGCM) pour l'étude du climat, nous nous sommes posés une question : quel facteur contrôle le biais entre les simulations des OGCM et les données in situ ?
Pour répondre à cette question, nous avons fait une optimisation pour caractériser la sensibilité de ce biais à l'initialisation de l'OGCM. Bien que le biais soit intensifié dans les 1000 premiers mètres océaniques, notre étude montre l'importance de l'océan profond notamment dans l'océan Austral. Toute différence de quelques 0.01 K dans l'océan profond induit en 14 ans un biais de quelques degrés Kelvin dans l'océan de surface. Ceci peut être interprété comme une barrière de prévisibilité. Un modèle idéalisé est développé pour caractériser les mécanismes physiques fondamentaux de cette sensibilité. Cette analyse montre l'importance de l'intensification à la surface du gradient méridien de température. Ce dernier acroît la sensibilité de l'océan profond au travers de processus non-normaux. L'échelle de temps de 14 ans est, quant à elle, contrôlée par des processus de diffusion turbulente.
Francesco d'Ovidio, LOCEAN - francesco.dovidio @ locean-ipsl.upmc.fr