Séminaire
Depuis deux décennies, des efforts remarquables portent sur la description par télédétection des champs atmosphériques à la surface de l'océan. Dans ce contexte, le CERSAT-LOS (Centre ERS d'Archivage et de Traitement-Laboratoire d'Océanographie Spatiale) fournit sur des grilles globales uniformes plusieurs produits, issus de mesures diffusiométriques et capables de forcer des simulations numériques de l'océan: données journalières QuikSCAT au 1/2° (QS50) et au 1/4° (QS25), données journalières ASCAT au 1/4°.
L'étude s'intéresse d'abord à la résolution spatiale effective de chacun de ces produits à l'échelle régionale des systèmes d'upwelling du Benguela et des Canaries. Les résultats sont aussi comparés aux réanalyses ECMWF. Près des côtes où les interactions entre océan, atmosphère et continent sont multiples, la disparité entre les produits est importante. C'est le produit QS25 qui montre les plus fines échelles de variabilité (O(75km)) dans la bande côtière et qui apparaît le plus adapté pour décrire les structures synoptiques du vent liées aux événements d'upwelling.
On montre ensuite que la rétroaction de la température de surface (SST) sur le module du vent façonne sensiblement le rotationnel de la tension du vent sur les domaines étudiés, notamment sur l'extension de l'upwelling (O(100km)). Ces interactions SST/vent peuvent expliquer jusqu'à 60% de la valeur locale du rotationnel. Cette contribution varie selon les directions parallèle et perpendiculaire au talus continental, en fonction de l'irrégularité de la côte (caps) et de l'orographie locale. Au travers d'expériences numériques, on étudie la dynamique de l'upwelling et les échanges entre la côte et le large en fonction des différentes échelles de variabilité du vent considérées. La sensibilité de l'upwelling au profil du vent à la côte et la comparaison des processus de transport et de pompage d'Ekman font l'objet d'une attention particulière.